La seizième assemblée générale ordinaire du Réseau africain des institutions et fonds de formation professionnelle (Rafpro) s’est ouverte le 30 avril à Brazzaville, sous le signe d’une volonté partagée de réforme et d’innovation pour répondre aux défis persistants de l’employabilité des jeunes. Pour la première fois, le Congo accueille cette rencontre statutaire, organisée par le Fonds d’appui à l’employabilité et à l’apprentissage (Fonéa) en partenariat avec le bureau exécutif du Rafpro. Pendant trois jours, les participants, issus d’une douzaine de pays africains, échangent leurs expertises et bonnes pratiques dans le but de définir une nouvelle feuille de route ambitieuse, avec en ligne de mire l’adoption d’un plan de travail annuel 2025, d’un budget afférent, d’un référentiel commun d’habilitation des organismes de formation, ainsi qu’un plan de renforcement des capacités.
L’événement rassemble des représentants d’institutions publiques, des parlementaires, des experts techniques, des partenaires au développement – dont le Bureau international du travail (BIT) – et des acteurs du secteur privé, tous engagés à construire un système de formation professionnelle inclusif, efficace et connecté aux réalités économiques du continent. La problématique de l’emploi des jeunes, véritable urgence sociale et économique, reste au cœur des préoccupations, en particulier dans un contexte marqué par des taux de chômage élevés dans les pays membres du Rafpro (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Madagascar, Mali, Niger, République centrafricaine, Sénégal, Tchad, Togo, et Congo).

Le directeur général du Fonéa, Patrick Robert Ntsibat, a saisi l’occasion pour souligner le retour actif du Congo au sein du réseau depuis 2022, après plusieurs années d’hibernation. Il a notamment rappelé les efforts entrepris par le Fonéa pour renforcer ses capacités : dix-sept agents ont ainsi participé à huit sessions de formation dans sept pays, tandis que deux formations majeures ont été accueillies à Brazzaville. Ces initiatives traduisent une volonté forte de repositionner la formation professionnelle comme levier central de l’insertion des jeunes sur le marché du travail.
Le président du Rafpro, Dr Philippe Kouakou N’Dri, a insisté sur la nécessité d’un engagement collectif et durable des États africains pour faire face au défi de l’emploi. Depuis sa création en 2006, le Rafpro œuvre à mutualiser les ressources, harmoniser les standards et promouvoir des politiques publiques structurantes en matière de formation professionnelle. « Offrir des perspectives professionnelles aux jeunes, c’est non seulement prévenir les dérives sociales comme l’oisiveté, les addictions et la délinquance, mais aussi renforcer la citoyenneté économique en élargissant la base des contribuables et des épargnants », a-t-il affirmé.
En lançant officiellement les travaux, Charles Makaya dit Mackail, directeur de cabinet du ministre chargé de la Formation qualifiante et de l’Emploi, a rappelé que les formations qualifiantes et techniques constituent un enjeu majeur de transformation économique et sociale. Il a salué le soutien du BIT dans cette démarche et réaffirmé l’engagement du gouvernement congolais à faire de la jeunesse un acteur stratégique du développement à travers des compétences concrètes, adaptées aux exigences des filières économiques porteuses.