Le Président Denis Sassou-Nguesso a été accueilli à Madingou par une foule immense. Une marée humaine qui, à première vue, semble témoigner d’un amour sincère pour le chef de l’État. Mais en grattant la surface de cette mise en scène politique, on découvre un spectacle affligeant : celui d’un peuple enchaîné non plus par la force, mais par l’ignorance, l’habitude et 2000 misérables francs CFA.
Voici le visage de l’esclavage moderne, version congolaise. L’Africain s’est longtemps plaint de la colonisation européenne, du joug blanc, de l’exploitation. Mais aujourd’hui, c’est bien l’Africain qui enchaîne l’Africain. Pire encore, le Congolais de Brazzaville vend son âme, son avenir, son honneur pour une carotte trempée dans une mayonnaise de misère : un billet froissé, un t-shirt floqué, un sourire vide, et l’illusion d’appartenir à un « camp victorieux ».
Cette Fraction du peuple abruti par 42 ans de propagande du PCT pense naïvement que le changement viendra de ses bourreaux. Le même système, les mêmes visages, les mêmes promesses creuses. Comment peut-on croire qu’un régime qui vous a privés d’eau potable, d’électricité, de salaires décents et d’hôpitaux fonctionnels pendant quatre décennies deviendra, par miracle, le sauveur d’un pays qu’il a lui-même détruit ?
La RDC voisine lutte, proteste, se soulève. Elle paie le prix de la liberté, mais elle regarde vers l’avenir. Et demain, lorsque les frontières seront fermées, lorsque l’espoir aura changé de rive, vous, peuple Congolais de Brazzaville, resterez seuls, abandonnés à votre torpeur volontaire. Vous n’aurez ni pardon ni excuse, car vous avez trahi vos enfants, vos morts, vos aînés et votre propre dignité pour quelques miettes.
Le réveil viendra. Tôt ou tard. Mais il sera trop tard pour demander grâce, car la douleur de ceux que vous avez laissés tomber sera plus forte que votre remords. L’histoire jugera votre silence, votre lâcheté, votre complicité. Et elle ne vous pardonnera pas.












