Lors de la 5e édition de la Rencontre des Entrepreneurs Francophones, organisée à Brazzaville, le président Denis Sassou Nguesso s’est adressé aux invités en affirmant que « les institutions de la République du Congo sont stables et fonctionnent normalement ». Une déclaration qui sonne comme une insulte à l’intelligence collective et un nouveau déni de réalité, tant les Congolais, eux, vivent chaque jour les conséquences de l’effondrement de l’État et des services publics.
Dans son discours, le chef de l’État a préféré dérouler un récit glorieux du passé celui d’un Congo autrefois prospère oubliant sciemment la situation actuelle du pays : infrastructures délabrées, services de santé en ruine, éducation abandonnée, chômage massif, et pauvreté endémique. Pendant que le président donnait des leçons d’histoire, ses nombreux invités, venus d’horizons variés, pouvaient constater de leurs propres yeux l’état de délabrement généralisé de la capitale et la détresse de la population locale.
Cette rencontre a pris des allures de grande mascarade, où chacun semblait venir chercher sa part du gâteau congolais. Les plus stratèges raflent les meilleurs morceaux pendant que la proie le Congo agonise à terre, trahi par ses propres élites. À la table des négociations et des rencontres bilatérales, il n’était pas question du peuple congolais, ni de ses urgences vitales, mais bien de partages d’intérêts privés, de contrats opaques, et de nouvelles opportunités de prédation économique.
Pendant que d’autres nations avancent avec ambition, modernité et patriotisme, le gouvernement congolais continue de vendre le pays morceau par morceau, sans aucune vision, sans rendre de comptes. Le cycle est connu : dans deux ou trois mois, il n’y aura aucun changement concret. Seulement plus d’inondations, plus de pillage, plus de ministres enrichis, pendant que le Congolais moyen peine à nourrir ses enfants ou à se soigner.
Le Congo est un pays magnifique, mais il est pris en otage par un système de gouvernance catastrophique. Une machine à appauvrir, où les seuls investissements semblent concerner le luxe des dirigeants et leurs voyages diplomatiques inutiles, pendant que le peuple, lui, s’enfonce dans une misère sans fond.







