Le Parti congolais du travail (PCT) s’apprête à tenir son 6ème congrès ordinaire. Officiellement, il s’agit de « travaux préparatoires », avec des commissions, des discours et des budgets colossaux. Officieusement, tout le monde le sait : ce congrès n’a rien d’ordinaire, il n’est qu’une vaste mise en scène dont le résultat est connu d’avance la reconduction du président Denis Sassou Nguesso comme candidat du parti.
Pendant que le Premier ministre Anatole Collinet Makosso répète que le Congo « n’a pas d’argent », le PCT en trouve pourtant pour organiser une mascarade politique, financée par l’argent du contribuable déjà étranglé par la misère. À quoi bon ces dépenses pharaoniques, quand l’issue est déjà écrite ?
La population congolaise ne se fait aucune illusion : le PCT n’a ni vision, ni projet, ni crédibilité. Ce parti s’est vidé de son sens et ne vit plus que pour maintenir au pouvoir un seul homme. Le reste n’est qu’un décor de théâtre politique, où chaque délégué joue un rôle écrit d’avance. Le ministre de la Communication, Thierry Lézin Moungalla, aurait d’ailleurs gagné du temps en annonçant directement la candidature de Denis Sassou Nguesso, au lieu d’enrober cette décision connue de tous derrière un congrès inutile.
Mais ce qui choque le plus, c’est l’indécence d’un tel gaspillage alors que des millions de Congolais manquent du strict nécessaire. Comment justifier ces dépenses somptuaires quand des familles n’ont pas les moyens d’acheter des médicaments de base, quand des enfants meurent faute de soins, quand des parents se battent pour trouver une aspirine ? L’histoire retiendra ce paradoxe : un peuple acculé à la pauvreté, obligé de financer les festivités de ses bourreaux. Voter encore pour ce système, c’est non seulement une faute politique, mais une trahison des générations futures. Car aucun peuple digne de ce nom ne devrait accepter de perpétuer sa propre souffrance au nom d’un parti qui n’a plus rien à offrir, sinon la répétition infinie du même cauchemar.


