La question foncière au Congo-Brazzaville a connu un nouvel épisode marquant avec l’expulsion de Madame Antoinette Andzouana, dépossédée d’un terrain situé au centre-ville de Brazzaville, précédemment occupé par l’ancienne Radio Congo. Acquis sur la base de documents frauduleux, ce terrain d’une superficie de 2.574,11 mètres carrés a été restitué à son véritable propriétaire, l’État congolais, à la suite d’une intervention des autorités.



Une fraude dénoncée et sanctionnée
Le ministre d’État en charge des Affaires foncières et du Domaine public, Pierre Mabiala, a supervisé en personne l’expulsion et la démolition des installations illégales sur le site. Selon les documents domaniaux analysés en présence des autorités, Madame Andzouana avait usé de faux titres fonciers et d’un permis d’occuper falsifié pour s’approprier illicitement le terrain.
Une partie de cette parcelle avait été vendue à une société chinoise, qui avait déjà commencé des travaux de construction. Sur ordre du ministre, les ouvriers ont été immédiatement évacués, et les matériaux de construction ont été saisis par les services du ministère.
L’État congolais réaffirme son autorité sur le domaine public
L’article 53 de la Constitution du Congo stipule que les biens de l’État sont sacrés et inaliénables. En réaffirmant ce principe, Pierre Mabiala a rappelé que « les biens publics ne peuvent être cédés, ni possédés indûment par des individus « . Il a également déclaré que l’État se réserve le droit de récupérer, à tout moment, tout bien spolié, même des années après son appropriation illégale.
D’après le directeur du cadastre, Georges Nguimbi, l’enquête a permis d’établir sans ambiguïté que la parcelle en question appartenait bel et bien à l’État congolais. La vente de ce bien à une entreprise privée, Saphyr Property Holding, pour un montant de plus de 77 millions de FCFA, était en règle avec la législation en vigueur.
Conséquences judiciaires pour Madame Andzouana
Au vu de la gravite des faits, le ministre d’État a suggéré que des poursuites judiciaires soient engagées à l’encontre de Madame Andzouana. « La justice doit prendre ses responsabilités et faire un exemple pour que ce genre de pratiques cessent une bonne fois pour toutes », a-t-il insisté.
Il a par ailleurs rappelé que le procureur de la République pouvait se saisir de l’affaire d’office, notamment via la clameur publique ou les révélations de la presse. Cette affaire illustre la volonté des autorités de renforcer le contrôle sur la gestion du domaine foncier et de sanctionner les pratiques frauduleuses qui entravent le développement du pays.
Une politique foncière plus rigoureuse
Cette expulsion s’inscrit dans une stratégie plus large de l’État congolais visant à mettre fin aux accaparements illégaux de terres et à assainir le secteur foncier. Le gouvernement entend appliquer rigoureusement les textes de loi pour empêcher toute tentative de spoliation du patrimoine national.
En définitive, cette affaire révèle à quel point les enjeux fonciers demeurent sensibles au Congo-Brazzaville, où l’État cherche à concilier développement économique et préservation de son patrimoine immobilier. L’expulsion de Madame Andzouana marque une étape supplémentaire dans la lutte contre la corruption et la fraude foncière.