Ali Bongo Ondimba, déchu de son trône en août 2023 par un coup d’État militaire largement salué par le peuple gabonais, tente un retour médiatique aussi pathétique qu’irréaliste. Depuis son exil doré à Londres, l’ancien président, visiblement déconnecté de la réalité, s’autoproclame toujours président du Parti Démocratique Gabonais (PDG), défiant ouvertement la direction actuelle incarnée par Blaise Louémbé.
Comment un homme devenu persona non grata dans son propre pays, incapable de se rendre à Libreville sans provoquer l’indignation populaire, ose-t-il revendiquer encore la direction d’un parti qu’il a vidé de toute crédibilité ? Pendant plus d’une décennie, Ali Bongo a incarné un pouvoir verrouillé, autocratique, gangrené par la corruption et l’impunité. Sous sa gouvernance, le Gabon s’est enfoncé dans une crise sociale, économique et institutionnelle, pendant que le clan présidentiel menait une vie de luxe.
Aujourd’hui, c’est Brice Clotaire Oligui Nguema, président du Gabon, qui tente de redonner espoir à un pays longtemps bridé. En moins de deux ans, il a mis en œuvre plusieurs réformes que Bongo n’a jamais su – ou voulu – entreprendre en 14 ans : lutte contre la corruption, réhabilitation des hôpitaux, relance du tissu économique local, ouverture politique modérée et réorganisation de l’armée. Résultat : une amélioration du climat social et un regain d’intérêt citoyen pour les affaires publiques.
Le contraste est flagrant. Pendant qu’Oligui pose les fondations d’un Gabon nouveau, Ali Bongo joue les fantômes d’un passé autoritaire, s’accrochant à une légitimité évanouie, comme un naufragé à un radeau crevé. Son obstination à rester président du PDG n’est pas un acte politique : c’est une manifestation d’orgueil, une tentative désespérée de garder un pied dans l’histoire alors qu’il a déjà été relégué aux marges.
Le Gabon d’aujourd’hui n’a pas besoin de spectres, mais d’action, d’unité et de vérité. L’ancien régime a eu son temps. Le peuple, lui, regarde désormais vers l’avenir. Ali Bongo ferait mieux d’écouter le silence glacial que le Gabon lui réserve plutôt que de s’accrocher à des titres devenus vides de sens.
