Le jeudi 1er mai 2025, les ressortissants du Département N’Keni-Alima se sont réunis au Grand Hôtel de Kintélé à Brazzaville pour une grande Assemblée Générale. Organisé dans un cadre prestigieux, cet événement avait pour ambition de renforcer la solidarité entre les fils et filles du département, d’encourager des réflexions sur le développement local et de valoriser l’unité autour des enjeux sociaux, économiques et culturels de la région.
Cependant, cette rencontre a suscité de vives critiques au sein de l’opinion publique. En effet, à l’issue de l’événement, des billets de banque ont été distribués à certains chefs de tribus ainsi qu’à des groupes de danse traditionnelle, venus se produire devant les ministres présents. Ce geste, effectué sous les regards bienveillants de plusieurs hauts responsables de l’État, a été largement perçu comme déplacé, voire indécent, dans un contexte national marqué par une profonde crise sociale et économique. Alors que de nombreux Congolais vivent dans des conditions précaires, sans accès à l’électricité ni à l’eau potable, et que plusieurs fonctionnaires attendent depuis des mois le versement de leurs salaires, ces démonstrations ostentatoires de générosité ont été interprétées comme une insulte à la dignité du peuple. Pour beaucoup, ce spectacle a davantage relevé de la mise en scène politique que d’un véritable souci du bien-être collectif.
Ce contraste entre faste cérémoniel et réalité sociale souligne, une fois de plus, la nécessité d’un changement de priorités, mettant en avant l’intérêt général plutôt que les mises en scène symboliques.
