À l’approche des épreuves du baccalauréat 2025, une angoisse grandit dans les établissements du Congo-Brazzaville : celle de la triche. Chaque année, certains candidats prennent des risques insensés, d’autres se font prendre. Mais aujourd’hui, les méthodes évoluent, et les surveillants peinent à suivre.



Autrefois, la fraude se limitait à quelques bouts de papier cachés dans les trousses, des formules griffonnées au dos d’une règle, ou encore des calculatrices « truquées ». Désormais, place à la technologie : oreillettes invisibles, montres connectées, smartphones dissimulés ou mini-caméras permettent un accès en temps réel à des informations ou à des intelligences artificielles.
Du 11 au 16 juin 2025, ce sont 16 065 candidats qui composeront pour le Bac technique et professionnel. Puis, du 17 au 20 juin, 94 181 élèves tenteront de décrocher le Bac général. Autant de profils à surveiller dans un climat de tension grandissante.
Selon plusieurs sources, près de la moitié des fraudes détectées aujourd’hui reposent sur l’utilisation d’outils technologiques. Mais le phénomène dépasse le simple usage d’appareils connectés : en coulisses, un marché parallèle s’organise. Certains enseignants ou cadres de l’administration scolaire fournissent – moyennant finances – des sujets traités à l’avance. Les tarifs oscillent entre 30 000 et 150 000 francs CFA.


Le souvenir de 2015 reste encore vif : cette année-là, les épreuves du Bac général avaient été annulées après la diffusion massive des sujets sur internet. Plusieurs responsables avaient été arrêtés, et le ministre de l’Enseignement de l’époque, Hellot Mampouya, déplacé vers un autre département.
En 2025, les craintes sont encore plus vives. Les surveillants le disent ouvertement : jamais ils n’ont eu autant peur d’être dépassés par l’ingéniosité des tricheurs. La crédibilité du Bac est en jeu. Et la question se pose avec urgence : comment restaurer la probité de cet examen capital pour des milliers de jeunes Congolais ?


