Dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu en Afrique centrale, la République du Congo se retrouve sur une pente glissante. En 2022, Brazzaville et Kigali signaient huit accords de coopération ainsi qu’une convention sur l’utilisation des terres arables congolaises par des agriculteurs rwandais. Ce rapprochement diplomatique, autrefois présenté comme un partenariat gagnant-gagnant, ressemble aujourd’hui à un piège qui se referme sur le Congo-Brazzaville.
Le Rwanda, régulièrement accusé de soutenir les rebelles du M23 à l’est de la RDC, est au centre de plusieurs rapports accablants d’experts mandatés par l’ONU, les États-Unis et l’Union européenne. Dans ce contexte, la neutralité de Brazzaville semble de plus en plus intenable. L’axe Kinshasa-Washington se renforce, et le Congo-Brazzaville pourrait rapidement être sommé de faire un choix stratégique : maintenir ses relations avec Kigali au risque de subir les foudres de l’Oncle Sam (États-Unis), ou rompre ses engagements avant qu’il ne soit trop tard.
L’insertion de la République du Congo sur la liste de « Travel Ban » des États-Unis sous l’administration Trump a été un premier signal fort. Bien que les raisons officielles n’aient jamais été pleinement explicitées, cette sanction a été interprétée comme une réponse tacite à la proximité jugée suspecte entre Brazzaville et le régime de Paul Kagame.
Si aucune communication officielle n’a encore été publiée par le gouvernement congolais, un signe ne trompe pas : la résiliation discrète de la convention des terres arables annoncée par le ministre de la Communication et des Médias ainsi que porte-parole du gouvernement » Thierry Moungalla » dans sa La quinzaine du gouvernement. Reste désormais en suspens la question des huit accords de coopération toujours en vigueur.
Peut-on continuer à pactiser avec un pays de plus en plus isolé sur la scène internationale ? Alors que même certains partenaires européens prennent leurs distances avec Kigali, le gouvernement de Denis Sassou-Nguesso ferait preuve de prudence diplomatique en anticipant une rupture claire. Car dans une géopolitique où « l’ami de mon ennemi devient mon ennemi », Brazzaville risque, à son tour, d’être perçu comme complice des violences à l’est de la RDC.
La prudence, aujourd’hui, pourrait bien être la meilleure des stratégies.
Congo-Brazza/Kigali Rwanda: Huit (8) accords de coopération signés entre le Congo et le Rwanda
Comprendre les accords de cession des terres congolais au Rwanda. Congo Brazzaville.
Denis Christel Sassou Nguesso
@ChristelSassou
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