Lors de la Quinzaine gouvernementale de juin 2025, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Thierry Lézin Moungalla, a annoncé solennellement devant la presse et la population congolaise que le dossier relatif à la cession des terres au Rwanda était désormais clos. Le ministre a précisé que les engagements contractuels n’ayant pas été respectés avant la date butoir du 8 décembre 2024, le gouvernement congolais a pris la décision de résilier le contrat emphytéotique.
Le ministre d’État chargé des Affaires foncières et du Domaine public, Pierre Mabiala, a officiellement notifié à la partie rwandaise l’annulation de cet accord. Il est désormais attendu que l’acte d’annulation soit rendu public, afin de garantir transparence et clarté sur les démarches entreprises.
Cette décision intervient à la suite d’un vaste mécontentement au sein de l’opinion publique congolaise. De nombreux citoyens avaient exprimés leurs inquiétude à la gestion des ressources foncières et aux répercussions économiques et sociales de tels accords bilatéraux. Il est probable que cette pression populaire ait pesé lourd dans la décision du gouvernement de faire machine arrière.
Pour rappel, Brazzaville présentait initialement cet accord comme un bail emphytéotique de 20 ans, accordé au Rwanda via Crystal Ventures, le fonds d’investissement du Front Patriotique Rwandais, qui avait créé une société par actions simplifiées (SAS) de droit congolais. Toutefois, la version relayée par les médias rwandais et certains opérateurs économiques de Kigali évoquait plutôt une cession de plusieurs hectares de terres à des fins agricoles. Une ressortissante rwandaise avait même évoqué, non sans humour, un projet de culture de piments.
