Sous les dorures du Sénat, les discours se répètent, les promesses s’enchaînent, mais la réalité, elle, reste inchangée. Le 15 octobre, à l’ouverture de la 7e session ordinaire budgétaire, le président du Sénat, Pierre Ngolo, a appelé à « mettre à la disposition du gouvernement un outil performant et opérationnel ». Des mots soignés, creux pour beaucoup, dans un pays où le Trésor public peine déjà à assurer les salaires et où la population vit dans une misère chronique.
Cette session budgétaire, censée garantir la poursuite du Plan national de développement (PND) 2022-2026, s’annonce comme un exercice de façade. Pendant que les sénateurs promettent rigueur et responsabilité, les Congolais, eux, réclament des routes praticables, des hôpitaux fonctionnels et une éducation digne de ce nom.
Pierre Ngolo a appelé ses collègues à « traduire leur engagement par des actes concrets ». Mais quels actes ? Depuis plus d’une décennie, le même Sénat valide, sans réel débat, des budgets irréalistes, taillés pour la satisfaction du pouvoir exécutif plus que pour le bien du peuple.
À l’approche de l’élection présidentielle de mars 2026, l’appel du président du Sénat à « une élection apaisée » sonne comme une mise en garde adressée à l’opposition plutôt qu’un engagement à garantir la transparence du scrutin. Dans un climat politique où la peur remplace le dialogue et où la pauvreté s’installe, ce discours de “paix et de responsabilité” résonne davantage comme une diversion que comme une volonté de réforme.
Pendant que le Sénat parle de performance budgétaire, la population, elle, ne voit que les performances de la misère. Les institutions doivent désormais passer des mots aux actes : un budget opérationnel, oui, mais pour le peuple pas pour entretenir le train de vie d’une minorité.



