À chaque nouvelle réunion du Comité d’orientation et de suivi (COS) du Contrat de désendettement et de développement (C2D), l’illusion d’un partenariat efficace entre la France et le Congo est soigneusement entretenue. Pourtant, la réalité est toute autre : depuis plus d’une décennie, des centaines de millions d’euros sont injectés dans un système qui ne produit ni résultats visibles ni bénéfices pour la population.
Jeudi 10 juillet 2025, à Brazzaville, le ministre congolais des Finances, Christian Yoka, et l’ambassadrice de France, Claire Bodonyi, ont présidé la 8ᵉ réunion du COS du C2D. À les écouter, tout va pour le mieux. 229 millions d’euros mobilisés, 13 projets financés, des objectifs affichés dans les domaines des infrastructures, de l’agriculture, de l’éducation et de la protection sociale… mais dans la réalité, seuls 3 projets sont achevés, et 2 ont été tout bonnement annulés. Les autres traînent dans les limbes d’une administration opaque et d’une gouvernance criblée de corruption.
La diplomatie française se contente de jouer les partenaires patients et compréhensifs, malgré les évidences : les fonds ne profitent pas au peuple congolais, mais servent à enrichir une poignée de dirigeants. Même face à l’inflation, aux retards, aux « gaps de financement », aux chantiers inachevés, Paris continue de faire mine de croire à l’efficacité du dispositif. Et pendant ce temps, les écoles tombent en ruine, les hôpitaux manquent d’eau, les routes s’effondrent, et le peuple sombre dans une pauvreté toujours plus abyssale.
Comment ne pas y voir une complicité passive de la France dans ce pillage moderne ? Elle sait pertinemment que ces emprunts successifs n’ont qu’un effet : creuser la dette sans jamais soulager les souffrances du peuple. En entretenant ce système de « développement sans développement », elle consolide un régime autoritaire et impopulaire, au détriment des Congolais eux-mêmes.
Mais l’histoire montre que les peuples abandonnés finissent toujours par se tourner vers d’autres partenaires. La Chine, la Russie, la Turquie ou d’autres puissances n’attendent qu’un signe. Et le jour où le peuple congolais se libérera de ses chaînes, il se souviendra de qui l’a soutenu… et de qui l’a trahi.
Alors non, il n’y a pas de quoi se féliciter. Ce que le C2D incarne aujourd’hui, c’est l’échec d’une coopération franco-congolaise incapable de sortir d’un cycle de dépendance, de mauvaise gestion et de duplicité.











