Ce lundi, un bus de l’agence de transport Capri, ironiquement surnommée « Caprice » par les usagers, est resté bloqué en pleine forêt du Mayombe de 9h à 16h50, sans aucune assistance. Le véhicule, immatriculé 516 MR6, a immobilisé des passagers sans eau, sans information, et surtout sans personnel : le chauffeur et le contrôleur ont tout simplement disparu, laissant les voyageurs livrés à eux-mêmes au cœur d’une zone isolée.
Malheureusement, cet incident n’est pas un cas isolé. Les dysfonctionnements au sein des agences de transport deviennent monnaie courante dans un pays où le contrôle des entreprises privées – souvent opaques ou étrangères – est quasi inexistant. Les règles de sécurité sont bafouées, les passagers sont ignorés, et les autorités brillent par leur absence.
Derrière cet incident se cache un problème plus profond : un État affaibli, rongé par une corruption systémique et une incapacité chronique à faire respecter les normes les plus élémentaires. Le peuple, lui, continue de subir en silence les conséquences de cette gouvernance défaillante.
Et pourtant, malgré les scandales, les crises à répétition et l’indignation croissante de la population, certains appellent encore à réélire Denis Sassou Nguesso, président depuis près de quatre décennies, comme si la souffrance quotidienne n’était pas déjà suffisamment insoutenable.
La panne du bus Caprice est un symbole : un peuple abandonné sur la route, un État absent, et un avenir en panne.
