C’est quoi la misère ? Cette question simple, presque banale, résonne comme un cri silencieux dans les rues, les campagnes et les foyers de la République du Congo. Pour beaucoup, la misère est devenue une compagne imposée, une routine douloureuse, un fardeau que l’on porte sans fin. Mais derrière ce mot, il y a des visages, des familles, des vies entières figées dans l’attente, l’oubli et l’indifférence.
La misère congolaise se vit sans lumière. Des quartiers entiers plongés dans l’obscurité, où l’électricité est un luxe que seuls quelques privilégiés peuvent s’offrir. Elle se vit sans eau potable, quand il faut marcher des kilomètres pour remplir un bidon, au risque de tomber malade. Elle se vit sur des routes impraticables, qui isolent les villages et étouffent le commerce local. Elle se vit dans des hôpitaux délabrés, sans médicaments, sans moyens, sans personnel suffisant.
Et pourtant, ce n’est pas une fatalité. Cette situation n’est pas le fruit du hasard ou de la nature. Elle est le résultat d’un système défaillant, d’un État absent ou complice, et d’élites politiques préoccupées par leur propre enrichissement. Pendant que la population souffre, des ministres détournent les fonds publics, bâtissent des fortunes à l’étranger, et n’ont de comptes à rendre à personne. L’impunité règne en maître, et l’indignation devient un crime.
Les salaires ne sont plus versés, ou lorsqu’ils le sont, arrivent avec des mois de retard. Comment vivre dignement dans ces conditions ? Comment nourrir sa famille, envoyer ses enfants à l’école, se soigner, construire un avenir ? Pendant ce temps, ceux qui osent protester sont intimidés, arrêtés, parfois même éliminés. La misère s’accompagne d’une peur constante, d’un silence imposé, d’un sentiment d’abandon.
Mais la misère, ce n’est pas seulement un état économique ou social. C’est aussi une douleur morale. C’est voir sa dignité piétinée. C’est être traité comme un citoyen de seconde zone dans son propre pays. C’est perdre la foi en ses institutions, en ses dirigeants, en sa propre capacité à rêver.
Pourtant, le peuple congolais est debout. Il observe, il endure, mais il n’oublie pas. La misère peut l’épuiser, mais elle ne lui ôtera jamais la soif de justice, de respect, de changement.
Il est temps de sortir de l’hypocrisie, d’arrêter les discours creux et de rendre des comptes. Il est temps que les autorités assument leurs responsabilités. Que les richesses du pays profitent à tous, et non à une minorité. Que la démocratie ne soit pas qu’un mot, mais une réalité vivante.
Car la misère, ce n’est pas une identité. Ce n’est pas une fatalité. C’est un combat. Et ce combat, il est urgent, il est vital, il est juste.
En conséquence, le taux de pauvreté aurait légèrement reculé, passant de 46,6 % à 46,5 % entre 2023 et 2024. Cette expansion économique s’est appuyée sur une dynamique positive dans les secteurs agricole, industriel (hors pétrole) et des services..
Source : Banque mondiale