Assemblée nationale (France) : Question écrite n° 6878
Publication de la question au Journal Officiel du 20 mai 2025, page 3520.
Paris, mai 2025 – À moins d’un an de l’élection présidentielle en République du Congo, prévue pour mars 2026, la situation politique du pays suscite une inquiétude croissante, y compris au sein de l’Assemblée nationale française. Dans une question écrite publiée au Journal Officiel le 20 mai 2025, le député Hervé Saulignac (Socialistes et apparentés, Ardèche) interpelle le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères sur la fermeture progressive de l’espace démocratique en République du Congo.
Selon M. Saulignac, de nombreux signaux d’alerte convergent et dressent un tableau préoccupant : marginalisation systématique de l’opposition, répression des voix dissidentes, atteintes répétées à la liberté de la presse, et verrouillage quasi-total du processus électoral. Ces pratiques, déjà bien installées depuis plusieurs années, compromettent aujourd’hui gravement les perspectives d’un scrutin libre, transparent et pluraliste.
« Plusieurs organisations internationales et observateurs indépendants pointent le risque d’élections privées d’une véritable compétition démocratique, ce qui remettrait en cause la légitimité du processus électoral », alerte le député ardéchois. En ligne de mire : le régime du président Denis Sassou Nguesso, au pouvoir depuis plus de 40 ans, accusé de manipuler les institutions et d’écarter toute opposition crédible à travers des méthodes autoritaires.
M. Saulignac exhorte la France, patrie des droits de l’homme et défenseuse du multilatéralisme, à faire entendre sa voix : « La France, attachée à la promotion de la démocratie et de l’État de droit, ne peut rester silencieuse face à cette dérive », souligne-t-il.
Le député demande donc quelles initiatives diplomatiques le gouvernement français envisage de prendre, aussi bien dans le cadre bilatéral que par le biais des partenaires européens et internationaux, pour favoriser un climat électoral apaisé et conforme aux standards démocratiques internationaux. Il en appelle à une action ferme et anticipée pour éviter que l’échéance de 2026 ne soit qu’une formalité entérinant la perpétuation du pouvoir en place, au mépris de la volonté populaire.
En filigrane, c’est la question de la crédibilité de l’engagement démocratique de la France en Afrique francophone qui est posée. Pour les opposants congolais, les militants de la société civile, et les défenseurs des libertés, le soutien actif des partenaires internationaux pourrait faire la différence dans un contexte de répression rampante.

