Congo-Brazzaville : Une « tentative de coup d’État » ou une manœuvre d’intimidation politique ?

Le procureur André OKO Ngala évoque une tentative de coup d’État au Congo-Brazzaville, impliquant l’opposant Cédric Balou. Une affaire controversée qui soulève des doutes sur la crédibilité des accusations et l’instrumentalisation de la justice.

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Le Service secret congolais (CID) se lance dans une traque des opposants, pendant que le parquet multiplie les accusations douteuses. La démocratie vacille.

Depuis la déclaration du procureur général André OKO Ngala, le 22 juillet 2025, affirmant qu’un coup d’État manqué aurait été planifié pour le 10 juillet au Congo-Brazzaville, l’opinion publique est en alerte. Selon lui, un certain Cédric Balou, identifié comme opposant politique, aurait été à l’origine de ce projet, qu’il aurait publié sur sa page Facebook.

Une version pour le moins bancale. D’une part, Cédric Balou ne réside pas à l’étranger comme le prétend le procureur ; d’autre part, aucune preuve matérielle convaincante ne vient étayer cette version. Sept personnes auraient été impliquées, dont deux ressortissants centrafricains une mise en scène mal ficelée selon plusieurs observateurs Américains et Français.

Une affaire montée de toutes pièces ?

Les soupçons de manipulation judiciaire sont renforcés par l’arrestation de Maître Bob Kaben Massouka, avocat, dans des conditions jugées illégales par les barreaux de Brazzaville et de Pointe-Noire. L’affaire semble cousue de fil blanc : des conversations privées, aucun acte concret, un scénario à peine crédible.

À cela s’ajoute une autre déclaration du procureur : selon lui, des armes étaient censées arriver depuis la République Démocratique du Congo (RDC), ce qui soulève une nouvelle vague de scepticisme. Une accusation aussi grave à l’encontre d’un pays voisin, désormais allié stratégique des États-Unis et soutenu par les services secrets américains, ne peut reposer sur de simples suppositions.

Accuser la RDC d’approvisionner un complot armé sans preuve irréfutable dans un contexte où les relations régionales sont sensibles expose le manque de sérieux et de rigueur du ministère public. D’autant plus ironique que, c’est bien le Congo-Brazzaville qui est pointé du doigt pour avoir hébergé des éléments terroristes et leur avoir fourni des passeports, ce qui lui a valu d’être fiché par les autorités américaines sur la liste des pays à risque.

Quand la justice sert de bras armé au pouvoir

La sortie médiatique d’André OKO Ngala ressemble davantage à une tentative de créer une psychose nationale qu’à une procédure judiciaire rigoureuse. La CID, censée garantir la sécurité intérieure, semble désormais agir comme police politique au service d’un régime en perte de légitimité.

La démocratie congolaise, déjà fragile, subit une nouvelle atteinte. Les institutions, au lieu d’incarner la neutralité de l’État, se transforment en outils de répression.

Une République sous surveillance

En usant de l’accusation de coup d’État sans preuves tangibles, le pouvoir congolais ne fait que révéler sa peur de l’opposition et sa méfiance envers le débat démocratique. Dans un pays où les salaires sont impayésles libertés individuelles bafouées et la misère omniprésente, ces diversions sécuritaires n’ont qu’un but : étouffer les revendications populaires par la peur.

L’histoire jugera sévèrement ceux qui ont préféré accuser, emprisonner et intimider, plutôt que gouverner avec responsabilité et transparence.

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