Le 21 février 2025, les agents de la société Energie Electrique du Congo (E2C) se sont réunis à Brazzaville, au siège de la Direction générale, pour une Assemblée générale afin de faire entendre leurs revendications. Des représentants venus de toutes les régions du pays, notamment de Pointe-Noire, du Kouilou, du Niari, de la Likouala, de Dolisie, d’Owando et de Brazzaville, ont pris part à cette réunion décisive. Les travailleurs ont exprimé leur mécontentement face à l’accord récemment signé par le gouvernement congolais avec la société sénégalaise SENELEC, portant sur la concession des centrales hydroélectriques et l’affermage des volets de distribution et de commercialisation de l’électricité. Selon eux, cette décision compromet la souveraineté du pays en matière d’électricité et constitue un recul par rapport aux réformes engagées depuis 2003.

Les agents ont menacé d’entamer une grève générale illimitée dans un délai de 7 jours si leurs demandes ne sont pas prises en compte. Toutefois, ils n’excluent pas des discussions avec le Premier Ministre pour tenter de trouver une issue à cette crise. Lors de l’assemblée, Mme Batondélé Issambo Chantal, porte-parole des travailleurs, a rappelé les réformes entreprises par le gouvernement dans le secteur de l’eau et de l’électricité. Ces réformes ont conduit à la création de l’Energie Electrique du Congo (E2C), mais aussi à des décisions controversées, notamment la volonté de diviser la société et de confier certains volets de la gestion énergétique à des entreprises étrangères. Les travailleurs dénoncent cette approche unilatérale et soulignent qu’elle va à l’encontre des recommandations des experts, qui avaient préconisé la consolidation du secteur au lieu de son démantèlement, soulignant que le Congo, avec moins de 400 000 abonnés, est une société de petite taille qui ne bénéficie pas d’une économie d’échelle permettant de gérer une telle fragmentation.
Ce conflit met en lumière des tensions importantes entre le gouvernement congolais, les syndicats d’E2C et des acteurs internationaux, et pourrait avoir des conséquences majeures sur la gestion de l’électricité dans le pays, essentiel à la vie quotidienne de millions de Congolais.