Le président congolais Denis Sassou Nguesso devait effectuer une visite officielle en France les 5 et 6 avril 2025. Cependant, il a décidé de reporter son déplacement à la dernière minute, invoquant des raisons familiales. Derrière cette justification officielle, d’autres éléments pourraient expliquer ce report inattendu.
Denis Sassou Nguesso était attendu dans la capitale française dès le 4 avril pour un séjour de deux jours, marqué par des rencontres diplomatiques avec son homologue Emmanuel Macron et d’autres hauts responsables français. Toutefois, le 25 mars, il a personnellement contacté le président français pour l’informer de son empêchement, évoquant le décès de sa nièce Edna Nguesso, fille de son défunt frère aîné Valentin Ambendet Nguesso.

Si le deuil familial constitue une raison légitime, il est difficile d’ignorer un autre facteur qui pourrait avoir pesé lourd dans cette décision : les tensions judiciaires entre la famille présidentielle congolaise et la justice française. En effet, l’affaire des « biens mal acquis », qui vise plusieurs dignitaires du régime congolais, dont la première dame Antoinette Sassou Nguesso, reste une épine dans le pied du pouvoir de Brazzaville. L’implication de la justice française, et notamment du juge Serge Tournaire, dans cette enquête pourrait expliquer la réticence de DSN à se rendre à Paris dans un climat aussi tendu.
Ce report de visite intervient alors que les relations franco-congolaises traversent une période délicate. Paris, autrefois un allié diplomatique majeur de Brazzaville, semble désormais adopter une posture plus prudente vis-à-vis du régime de Sassou Nguesso, notamment sous la présidence d’Emmanuel Macron, qui a fait de la lutte contre la corruption un axe central de sa politique étrangère en Afrique.
La question qui se pose désormais est de savoir si ce report est purement conjoncturel ou s’il marque un refroidissement durable des relations entre les deux pays. En reportant son déplacement, Denis Sassou Nguesso semble vouloir éviter une visite sous haute tension, où les questions judiciaires auraient pu éclipser les enjeux diplomatiques et économiques de son séjour. Une chose est sûre : ce report ne fera qu’alimenter les spéculations et renforcer l’idée que le président congolais cherche à esquiver un climat devenu inconfortable pour lui et son entourage en France.
