Congo : L’eau de pluie, une solution domestique risquée face aux pénuries.

À Brazzaville, de nombreux ménages collectent l’eau de pluie pour pallier les pénuries d’eau potable. Une pratique utile mais risquée, car cette eau non traitée peut présenter de graves dangers pour la santé.

Actualités en temps réel
Divulgation: Ce site Web peut contenir des liens d'affiliation, ce qui signifie que je peux gagner une commission si vous cliquez sur le lien et effectuez un achat. Je recommande uniquement les produits ou services que j'utilise personnellement et qui, selon moi, apporteront une valeur ajoutée à mes lecteurs. Votre soutien est apprécié !

À Brazzaville, la collecte de l’eau de pluie est devenue une pratique courante. Face aux difficultés récurrentes d’accès à l’eau potable, de nombreux ménages s’équipent de fûts, de bassines et de citernes pour recueillir l’eau tombée du ciel, qu’ils réutilisent ensuite pour divers usages domestiques.

Si cette solution paraît simple et accessible, elle soulève néanmoins de sérieuses interrogations sur ses risques sanitaires. L’eau de pluie, bien que perçue comme naturelle, est loin d’être équivalente à l’eau potable. Contrairement à cette dernière, elle ne subit aucun traitement visant à éliminer les contaminants chimiques ou microbiologiques.

Dès son contact avec l’atmosphère, l’eau de pluie se charge en dioxyde de carbone, ce qui la rend naturellement acide. Elle capte également des oxydes d’azote et de soufre, issus notamment de la combustion des énergies fossiles et du trafic automobile, qui se transforment en acides une fois dissous. À cela s’ajoutent les nitrates provenant des activités agricoles. Lors de son ruissellement sur les toitures, dans les gouttières ou les réservoirs, elle peut aussi se contaminer par des métaux lourds, des bactéries et autres micro-organismes nuisibles.

Résultat : sa composition chimique et bactériologique dépasse souvent les seuils fixés pour l’eau potable. Sa consommation peut entraîner des troubles digestifs (gastro-entérites), voire des intoxications graves, en particulier chez les enfants ou les personnes vulnérables.

Les spécialistes de la santé publique alertent : « L’eau de pluie présente une contamination microbiologique et chimique qui dépasse les limites admissibles pour l’eau potable. » Même bouillie, elle demeure potentiellement dangereuse. L’ébullition ou l’ajout de désinfectants ne suffisent pas toujours, certains virus ou bactéries étant particulièrement résistants. Des dispositifs spécifiques et coûteux de potabilisation existent, mais leur installation doit être rigoureusement contrôlée par des laboratoires agréés.

Face à ces risques, les experts recommandent de limiter l’usage de l’eau de pluie à des tâches non alimentaires : arrosage des plantes, nettoyage des sols, lavage de voitures ou de terrasses. Son utilisation à des fins d’hygiène corporelle ou de consommation reste fortement déconseillée, en l’absence d’un traitement rigoureux certifié.

Partager cet article