Pris entre la méfiance croissante envers les grandes puissances occidentales et le repositionnement stratégique des États-Unis en Afrique, le Rwanda semble désormais isolé vis-à-vis du Congo-Brazzaville. À l’approche des élections de 2026, le gouvernement congolais cherche activement des soutiens militaires anticipant d’éventuels troubles internes. Cependant, la France, elle-même fragilisée sur le continent, n’interviendra probablement pas comme par le passé.
Quant au Sénégal, il se retrouve face à un dilemme stratégique : continuer à s’éloigner des anciennes puissances coloniales, comme la France, ou éviter de s’aligner avec des régimes qui cherchent des alliances par intérêt circonstanciel. Le risque est grand : soutenir militairement un gouvernement qui pourrait être contesté par son propre peuple, c’est courir le danger de devenir complice d’une répression injustifiable. Le Sénégal doit faire preuve de vigilance afin de ne pas tomber dans le piège d’une solidarité basée sur l’adversité commune plutôt que sur des principes démocratiques partagés.
En toile de fond, un scénario inquiétant se dessine : celui de créer artificiellement des tensions pour justifier l’intervention de forces étrangères, sous couvert d’accords militaires. Une logique qui devient d’autant plus dangereuse que la RDC bénéficie désormais d’un soutien affirmé des États-Unis, reconfigurant les équilibres militaires et diplomatiques dans la région.