À Brazzaville, dans le quartier de Poto-Poto (3ᵉ arrondissement), un immeuble de quatre niveaux en construction suscite de vives inquiétudes. Édifié sur une demi-parcelle dans la rue Loango, juste en face de l’école Camara Laye, ce bâtiment appartenant à un ressortissant béninois présente de graves signes de désordre structurel, au point de menacer de s’effondrer à tout moment.



Face à cette situation alarmante, les autorités municipales ont ordonné l’évacuation immédiate des habitants des parcelles environnantes et des rues adjacentes. Cette alerte relance le débat sur la qualité des matériaux de construction disponibles sur le marché congolais, notamment le fer à béton local, dont la ductilité et la section se sont considérablement dégradées.
Pire encore, certaines pratiques douteuses sur les chantiers aggravent le problème. Il est fréquent que des ouvriers peu scrupuleux ne respectent pas les dosages prescrits par les architectes : réduction du ciment, substitution du gravier par du sable, diminution du nombre de fers dans les structures… Ces malversations, motivées par la revente clandestine des matériaux détournés (fer, ciment, fil d’attache, planches, clous), fragilisent dangereusement les bâtiments.



Les immeubles bancals sont désormais monnaie courante à Brazzaville. En avril 2023 déjà, une maison à étage en construction, située à proximité de la Maison-commune de Bacongo, s’était effondrée comme un château de cartes, emportant avec elle deux habitations voisines. Le drame avait coûté la vie à une femme âgée dont le corps fut retrouvé sous les décombres.
La prolifération de constructions anarchiques et la faiblesse des contrôles techniques soulignent l’urgence d’un encadrement plus rigoureux du secteur du BTP au Congo.

