Décryptage – Denis Sassou N’Guesso à Loudima

Denis Sassou N'Guesso se rend à Loudima pour évaluer les progrès de la production agricole et des infrastructures, accompagné de ministres clés.

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Le président Denis Sassou N’Guesso, accompagné de plusieurs membres du gouvernement, a récemment effectué une visite dans la localité de Loudima pour constater les avancées dans la production agricole de la région. Au cours de ce déplacement, qui a suscité de nombreuses interrogations, le président a également évoqué plusieurs projets en cours dans le secteur de la santé et de l’agriculture, donnant ainsi l’occasion de faire un bilan détaillé des travaux réalisés.

Un déplacement sous le signe de la productivité agricole

Accompagné du Premier ministre Anatole Collinet Makosso et du ministre de l’Aménagement du territoire, des infrastructures et de l’entretien routier, Jean-Jacques Bouya, Denis Sassou N’Guesso a marqué un arrêt en cours de route pour observer l’évolution de certaines infrastructures. C’est à ce moment que le président a visité un hôpital en construction, situé dans une zone forestière. L’hôpital, selon ses dires, serait à 70% de son achèvement, bien que ce dernier semble encore en chantier, en pleine brousse, entre les arbres et l’herbe. Ce constat a été révélé dans un discours où le président a mentionné que 700 milliards de francs CFA avaient été alloués au ministre Jean-Jacques Bouya pour la réalisation de 13 hôpitaux à travers le pays. Un engagement en matière de santé publique, mais aussi une interrogation sur la réalité de ces projets sur le terrain.

L’agriculture comme levier de développement local

La partie la plus marquante de cette visite fut sans doute la rencontre avec les travailleurs du secteur agricole. En arrivant sur les terres cultivées de Loudima, le président a observé les travailleurs labourant la terre à la main, avec des houes, un outil de travail qui semble désuet à l’ère des machines agricoles modernes. Parmi les travailleurs, une bachelière s’est exprimée devant les journalistes. Elle a expliqué qu’elle n’avait pas pu poursuivre ses études universitaires en raison d’un manque de moyens financiers. Face à cette situation, elle a choisi de revenir à la terre pour subvenir à ses besoins et économiser suffisamment pour reprendre ses études supérieures. Le président, touché par son témoignage, a accepté une enveloppe d’argent remise par cette bachelière, qu’elle avait gagné grâce à son travail sur le champ de maïs.

Mais cette scène soulève plusieurs questions. Le président a-t-il eu l’impression que cette bachelière était suffisamment riche pour lui remettre une enveloppe de son travail agricole ? Cette situation semble en décalage avec la réalité économique de nombreux Congolais, qui peinent à joindre les deux bouts.

La question des outils agricoles : un retard technologique

Le travail manuel de la terre avec des houes à l’horizon 2025 interpelle. En République du Congo, la mécanisation agricole est encore balbutiante, malgré les nombreuses promesses d’un développement économique rural. L’utilisation de machines agricoles modernes semble être un défi majeur, alors qu’il existe des alternatives à des prix abordables qui pourraient améliorer la productivité et réduire les efforts physiques des agriculteurs.

En outre, ce retard technologique dans le secteur agricole soulève la question suivante : le monde a-t-il réellement évolué dans ce domaine, ou sommes-nous toujours à la traîne en matière de modernisation de l’agriculture ? Des machines moins coûteuses et des formations adaptées aux agriculteurs existent pourtant sur le marché international.

La confusion sur l’avancement des travaux

Le président Denis Sassou N’Guesso a également soulevé des interrogations concernant l’avancement des travaux dans la région. Lors d’une interview sur France 24 en mai 2020, il déclarait que les travaux dans la région étaient arrivés à 75%. Cependant, lors de sa visite à Loudima en mars 2025, il annonçait que ces mêmes travaux n’étaient achevés qu’à 70%. Il est donc légitime de se demander si cette différence est le fruit d’une erreur de communication ou d’une intention délibérée d’adoucir la réalité sur l’avancement des projets.

Cette confusion entre les déclarations du président sur le taux d’achèvement des travaux soulève des questions de transparence et d’honnêteté vis-à-vis de la population congolaise. Une clarification de la part du chef de l’État serait bienvenue pour dissiper ce flou.

La dette du Congo : une gestion controversée

Dans le cadre de la gestion économique du pays, le Premier ministre Anatole Collinet Makosso a récemment évoqué la dette publique du Congo, qui se situe désormais à 91%. Cependant, lors de ses déclarations en juin 2024 devant le Sénat, il a mentionné que les indications étaient « encourageantes », même si la dette avait atteint 98%. Ce décalage entre les chiffres officiels et les analyses des économistes laisse perplexe. Est-ce la bonne méthode d’ignorer les signes d’échec de la gestion de la dette et de continuer à afficher des optimismes qui ne reflètent pas la réalité économique du pays ?

Conclusion : des questions sans réponses claires

À travers ce déplacement de Denis Sassou N’Guesso à Loudima, de nombreuses interrogations surgissent, tant sur les projets d’infrastructures que sur la gestion de l’agriculture et de la dette publique. Les réponses apportées par le président et ses ministres ne sont pas toujours à la hauteur des attentes de la population congolaise. Les questions soulevées dans ce décryptage témoignent d’un besoin de transparence, de réactivité et de véritables réformes pour améliorer la situation économique et sociale du pays.

Dans ce contexte, nos lecteurs sont invités à faire leur propre analyse de la situation et à s’interroger sur les véritables progrès réalisés dans la gestion des projets publics en République du Congo.

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