Dans un contexte politique tendu à l’approche des élections, l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) tire la sonnette d’alarme face à l’arrestation inquiétante de Grâce Herval Lassy Mbouity, président du parti d’opposition « Les Socialistes ». Porté disparu depuis le 11 mai, l’opposant a été enlevé aux alentours de 9 heures du matin à son domicile situé dans le quartier Moukondo, à Brazzaville, par cinq individus armés, cagoulés et en tenue civile. Sept jours après les faits, sa famille demeure sans nouvelles, ce qui alimente les craintes d’une détention arbitraire ou d’une disparition forcée.
Dans une déclaration publique rendue le 16 mai, Geodefroid Banga, coordonnateur des programmes de l’OCDH, a vivement interpellé les services de sécurité – police, gendarmerie, Centrale d’intelligence et de documentation – pour qu’ils prennent toutes les mesures nécessaires afin de localiser et libérer Grâce Herval Lassy Mbouity. Il a rappelé que leur mission première consiste à garantir la sécurité des citoyens et non à réprimer les voix dissidentes.
L’OCDH exhorte également le gouvernement congolais à créer un climat sécurisant pour tous les leaders politiques, y compris ceux de l’opposition, particulièrement en période préélectorale. Le respect des libertés fondamentales et la protection de l’expression démocratique doivent être assurés de manière équitable et sans intimidation.
Cet enlèvement s’inscrit malheureusement dans une longue tradition de répression silencieuse à l’encontre des opposants au Congo-Brazzaville. L’impunité entourant de telles pratiques remet sérieusement en question la sincérité des engagements du gouvernement en matière de droits humains et de démocratie. Le mutisme des autorités dans cette affaire ne fait que renforcer les soupçons d’un pouvoir qui redoute le débat libre et le pluralisme politique.