Avant son assassinat en janvier 2001, le président congolais Laurent-Désiré Kabila avait mis en garde contre un danger grandissant : l’ambition de Paul Kagame et du régime rwandais de s’imposer comme puissance dominante dans la région des Grands Lacs, notamment en République démocratique du Congo (RDC). Dans ses dernières déclarations, Kabila révélait que l’intervention militaire rwandaise sous prétexte de sécurité régionale cachait en réalité un projet d’infiltration et de prise de contrôle progressive des institutions congolaises.
Selon lui, cette stratégie reposait sur deux axes : une présence militaire sous couvert d’alliance, et une infiltration politique et économique au plus haut niveau de l’État. Le schéma de déstabilisation évoqué par Kabila semble aujourd’hui se reproduire ailleurs dans la région. Certains observateurs alertent désormais sur une présence croissante et structurée d’influences rwandaises au Congo-Brazzaville, notamment dans certaines régions stratégiques et au sein même de l’administration.

Face à ces signes, l’appel de Kabila résonne comme une prophétie inachevée. Son avertissement pourrait bien concerner l’avenir d’autres pays, s’ils n’anticipent pas ces logiques de domination silencieuse.