Excédents budgétaires en trompe-l’œil : les limites de la gestion publique au Congo-Brazzaville

La Cour des comptes du Congo-Brazzaville est l’institution supérieure de contrôle des finances publiques, chargée d’auditer la gestion des fonds publics. Elle veille à la transparence budgétaire, au respect des lois financières et à la sanction des irrégularités.

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Analyse des rapports de la Cour des comptes du Congo-Brazzaville (2022–2023)

📊 État de l’exécution budgétaire

La Cour des comptes a validé les comptes administratifs 2022 et 2023, soulignant un excédent budgétaire de 665 milliards FCFA en 2023 et un excédent de financement de 51,6 milliards FCFA. À première vue, ces résultats traduisent une amélioration de la situation financière du pays.

⚠️ Critique : Ces chiffres ne reflètent pas nécessairement une gestion rigoureuse. Ils masquent des inégalités criantes dans l’exécution budgétaire : certains ministères surconsomment sans justification, tandis que d’autres n’utilisent pas du tout leurs crédits. Cela traduit un manque flagrant de coordination interinstitutionnelle et de planification stratégique.

🏛️ Mobilisation des recettes et gouvernance

La Cour pointe des faiblesses persistantes dans la mobilisation des recettes fiscales et douanières. Elle recommande à nouveau une meilleure réforme du système fiscal et une numérisation renforcée des procédures.

⚠️ Critique : Ces recommandations sont répétées chaque année sans mise en œuvre visible. La Cour semble impuissante à faire appliquer ses décisions, ce qui questionne la volonté politique réelle de réforme. La dépendance excessive aux hydrocarbures persiste, au détriment de la diversification économique.

💸 Gestion de la dette publique

La Cour recommande de renforcer la transparence et la maîtrise de la dette.

⚠️ Critique : Aucune information claire sur la structure réelle de la dette intérieure et extérieure, ni sur les créanciers-clés comme la Chine, Glencore ou Exim Bank. Le manque de communication nuit à la confiance des citoyens et des partenaires internationaux. Le risque de surendettement est minimisé dans les documents officiels.

📉 Conclusion

Les rapports 2022–2023 montrent une volonté d’assainissement financier, mais les failles systémiques demeurent : absence de sanctions, manque de transparence, exécution budgétaire inégale. Sans réforme structurelle, ces excédents budgétaires resteront des artefacts comptables déconnectés de la réalité socio-économique du pays.

🏛️ Responsables de la Cour des comptes

  • Charles Émile Apesse
    Premier président de la Cour des comptes, en poste depuis sa création et jusqu’à son décès en mars 2025  Il a présidé la Cour depuis son institutionnalisation en 2022, portant la voix du contrôle budgétaire et de la transparence.
  • Jocelyne Milandou Kanza
  • Vice‑présidente de la Cour des comptes. Elle assiste le Premier président dans ses missions de contrôle et de discipline budgétaire.
  • Ludovic Ngouala
  • Avocat général de l’institution. Il joue un rôle-clé dans l’examen des dossiers et la qualification juridique des irrégularités.
  • Michel Miambi
  • Premier substitut au sein de la Cour. Il contribue à la mise en œuvre des enquêtes et au jugement des comptes.

🕒 Transition et perspectives

En mars 2025, Charles Émile Apesse est malheureusement décédé. Il n’existe pour l’instant aucun communiqué officiel indiquant son successeur. Toutefois, les textes renforçant le cadre juridique de l’institution (loi n° 32‑2023) restent en vigueur, et les auditions publiques se poursuivent sous l’autorité de son cabinet

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