Brazzaville, 06 novembre 2025.
Représentant le Ministre des Finances, un membre du gouvernement a accompagné la mission du Fonds monétaire international (FMI), conduite par M. Roland Kangni Kpodar, Chef de mission pour le Congo, lors de son audience avec le Premier Ministre Anatole Collinet Makosso.
Une rencontre officielle de plus, dans le cadre de l’Évaluation Post-Financement (EPF) du Congo pour l’année 2025. Sur le papier, elle vise à apprécier la cohérence du cadre macroéconomique et la capacité du pays à honorer ses engagements envers le FMI. Dans les faits, elle ressemble à un rituel sans lendemain.
Les mêmes discours, les mêmes promesses
Au menu des discussions : la soutenabilité de la dette, l’exécution du budget 2025, le projet de Loi de Finances 2026, et la poursuite des réformes structurelles.
Des thèmes récurrents, rabâchés à chaque visite de mission, sans que les conclusions précédentes n’aient jamais trouvé d’application réelle. Les réformes économiques, présentées comme le fer de lance du redressement national, s’enlisent dans l’immobilisme et les compromis politiques.
Le Congo continue d’accumuler les engagements sur le papier, pendant que la gestion publique demeure entachée par le manque de transparence, les retards dans l’exécution budgétaire et une dette toujours plus lourde.
Une économie sous tutelle
Derrière les formules diplomatiques et les communiqués policés, la réalité est amère : le Congo vit sous perfusion financière. Chaque mission du FMI devient une séance de rattrapage où les autorités promettent les mêmes réformes pour obtenir un nouveau souffle budgétaire.
Mais la question fondamentale demeure : comment un pays aussi riche en ressources naturelles en est-il encore à dépendre des institutions financières internationales pour assurer son équilibre économique ?
Entre rapports optimistes et réalité du terrain
Alors que les rapports officiels multiplient les bilans positifs, la population, elle, ne voit aucun changement. Le chômage augmente, le coût de la vie s’envole, les infrastructures se dégradent et les services publics agonisent.
L’écart entre le discours économique du gouvernement et la réalité vécue par les citoyens n’a jamais été aussi flagrant.
Un système qui refuse de se réformer
Tant que la gouvernance économique du pays restera marquée par l’opacité, la complaisance et le clientélisme, aucune mission du FMI, aussi rigoureuse soit-elle, ne pourra redresser la situation.
Les institutions financières peuvent conseiller, orienter, alerter mais elles ne peuvent réformer à la place d’un État qui s’accroche à ses habitudes.
En définitive, cette rencontre du 06 novembre n’est qu’un épisode de plus dans la longue série de dialogues stériles entre le Congo et ses bailleurs. Le pays n’a pas besoin de nouvelles missions, mais d’une véritable volonté politique de rupture et de transparence.




