Goma sous tension : une ville figée après une nuit de combats.

Après une nuit de violents affrontements entre les Wazalendo et le M23/AFC, Goma s'est réveillée sous tension, paralysée par la peur et l'incertitude. La ville reste figée dans un calme précaire, suspendue à l’évolution de la situation sécuritaire.

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12 avril 2025 – Un calme tendu enveloppe la ville de Goma ce samedi matin, après une nuit de violents affrontements entre forces rivales. Des explosions et des tirs nourris ont secoué plusieurs quartiers de la capitale du Nord-Kivu, semant la panique parmi les habitants et plongeant la ville dans une paralysie presque totale.

Les combats, qui ont éclaté dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 avril, ont été particulièrement intenses dans les quartiers de Ndosho, Kyeshero, Mugunga, ainsi que dans le sud du territoire voisin de Nyiragongo. Réveillés en sursaut par les détonations, de nombreux habitants ont passé la nuit à l’écoute des rafales, repliés chez eux, dans une angoisse sourde.

Ce samedi, même si les armes se sont tues, la peur reste omniprésente. Goma tourne au ralenti : les rues habituellement animées sont vides, les commerces restent fermés, les écoles situées à l’ouest de la ville ont suspendu leurs activités. La circulation est minimale, et seuls quelques groupes de curieux osent sortir pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé. L’atmosphère est lourde, incertaine, empreinte d’attente.

D’après les premières informations non confirmées, les affrontements auraient opposé les combattants dits « Wazalendo » – patriotes congolais – aux rebelles du M23/AFC (Alliance Fleuve Congo), qui contrôlent Goma depuis janvier dernier. Les Wazalendo auraient tenté une percée par le quartier Ndosho dans l’objectif de regagner du terrain, mais se seraient heurtés à une riposte farouche et coordonnée des forces rebelles.

Un habitant de Ndosho, joint sous anonymat, décrit un quartier sous « occupation militaire », avec des check-points renforcés, des fouilles systématiques et une présence visible de combattants lourdement armés, instaurant un climat de peur et de méfiance extrême.

À ce stade, aucun bilan officiel – ni humain ni matériel – n’a été communiqué par les autorités en place ou les parties belligérantes.

Cette flambée de violence rappelle cruellement la précarité sécuritaire de l’Est congolais. Le conflit, enraciné depuis des décennies, est nourri par une mosaïque de groupes armés et des rivalités régionales persistantes. Le M23, accusé par Kinshasa et plusieurs rapports onusiens de recevoir un soutien logistique et militaire du Rwanda, continue de déstabiliser la région. Kigali, de son côté, rejette systématiquement ces allégations.

Ce samedi, Goma retient son souffle. La population reste suspendue aux événements à venir, oscillant entre inquiétude, résilience et espoir ténu d’un retour à la paix.

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