Prévue pour janvier 2025, la construction du barrage de Sounda, au sud du Congo, n’a toujours pas démarré. Lors d’une conférence de presse le 14 avril 2025, le ministre de la Communication et des Médias, Thierry Moungalla, a annoncé que les travaux débuteraient prochainement, sans avancer de date précise. Profitant de la Quinzaine du gouvernement, il a reconnu l’urgence de renforcer la capacité énergétique du pays, en pleine crise marquée par des coupures récurrentes d’électricité dans les grandes villes.
« Je crois que ces travaux ne manqueront pas de débuter dans les tous prochains temps. La science gouvernementale n’est pas une science exacte », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant la mauvaise qualité actuelle de l’approvisionnement en électricité. Il a souligné la nécessité de réformer en profondeur le secteur énergétique pour répondre aux besoins croissants de la population.
Le projet du barrage de Sounda, estimé à 1 300 milliards de francs CFA (soit 1,98 milliard d’euros), devrait permettre de produire 600 mégawatts supplémentaires. Actuellement, le Congo génère 720 mégawatts, dont une grande partie est perdue à cause de la vétusté du réseau électrique national.

La rivière Sounda s’apprête à abriter un nouveau barrage. Le coup d’envoi des travaux de construction sera donné en janvier 2025. (Sur la photo, la centrale hydroélectrique d’Imboulou au Congo, dont 85% des financements ont été apportés par la Chine).
13/11/2024
Congo-Brazzaville : le barrage de Sounda, un pari énergétique pour l’industrialisation.
Le Congo-Brazzaville s’apprête à lancer la construction du barrage hydroélectrique de Sounda, dans le département du Kouilou, au sud du pays. Ce projet ambitieux vise à renforcer l’offre énergétique dans un contexte marqué par des coupures récurrentes et un faible niveau d’industrialisation. Situé sur la rivière Sounda, à proximité de Pointe-Noire, la capitale économique, le barrage devrait produire entre 600 et 800 mégawatts supplémentaires.
Les travaux, confiés à la société chinoise China Overseas Company Limited, devraient s’étendre sur cinq ans. Estimé à 1 300 milliards de FCFA (environ 1,98 milliard d’euros), ce chantier est financé selon un modèle de type build-operate-transfer, permettant à l’entreprise de construire, exploiter, puis transférer l’infrastructure à l’État congolais à la fin de la période de concession. « Les mécanismes de financement sont huilés avec nos amis chinois », a déclaré Thierry Moungalla, ministre de la Communication.
Selon l’analyste économique Alphonse Ndongo, ce partenariat est un choix stratégique dans un contexte de rareté des financements publics : « Avec le tarissement des ressources, c’est l’une des rares options réalistes pour lancer un projet de cette envergure. »
La production énergétique du Congo atteint actuellement 720 mégawatts, mais une grande partie est perdue dans un réseau vétuste. Pour Mermans Babounga, de l’Observatoire des droits des consommateurs, le projet de Sounda est crucial : « Si l’on veut attirer des investisseurs et créer des emplois, il faut d’abord garantir une énergie fiable. »
À l’heure où le pays veut tirer parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), l’accès à une électricité stable devient un levier essentiel pour l’industrialisation, l’investissement et le développement socio-économique.