Paroles creuses, pouvoir féroce. À chaque élection, le refrain est le même : « le choix de la paix contre le chaos ». Une phrase devenue slogan, placardée sur les flyers du président Denis Sassou Nguesso, comme si le peuple congolais devait se soumettre à un chantage permanent : le silence ou la guerre, la résignation ou l’abîme. Mais de quelle paix parle-t-on ? Et surtout, au profit de qui ?
Depuis plus de 40 ans, Denis Sassou Nguesso règne sur le Congo-Brazzaville avec une main de fer. Un règne entrecoupé de mascarades électorales, de guerres civiles, de violations répétées des droits humains, d’une économie saignée par la dette, d’inégalités criantes et d’un système de prédation bien huilé. Pourtant, l’homme ose se présenter comme le « rempart contre le chaos », comme s’il n’était pas lui-même l’un des architectes de ce chaos.
La paix de Sassou : un silence imposé par la peur
La paix selon Sassou, c’est une paix sans justice. C’est le silence des opposants réduits au mutisme ou à l’exil. C’est le calme des médias muselés, des jeunes sans avenir, des voix réprimées. C’est la tranquillité apparente d’un pays vidé de ses perspectives, où la pauvreté progresse pendant que l’élite présidentielle s’enrichit. Cette « paix », si souvent revendiquée, n’est que le masque habile d’un pouvoir autoritaire qui refuse toute alternance.
Une démocratie confisquée, un peuple trahi
Chaque scrutin est vidé de sa substance. Les résultats sont connus à l’avance. Les institutions sont aux ordres. Le chaos que Sassou brandit comme une menace, c’est précisément ce qu’il produit par son entêtement à s’accrocher au pouvoir. Le chaos, ce sont les écoles délabrées, les hôpitaux en ruine, les jeunes diplômés sans emploi, les fonctionnaires impayés, les campagnes oubliées.
Et pendant ce temps, les milliards issus du pétrole, de la dette publique et de la corruption continuent d’alimenter un système clientéliste insatiable.
Le Congo mérite mieux qu’un vieux slogan
Rien ne justifie qu’un homme, quel qu’il soit, confisque le destin d’un pays pendant plus de quatre décennies. La paix véritable ne peut exister sans justice, sans égalité, sans alternance, sans institutions fortes. La vraie stabilité naît de la démocratie, pas de la peur. Et le Congo mérite mieux qu’un slogan usé sur un flyer électoral.
Morale au peuple congolais :
Peuple congolais, jusqu’à quand choisiras-tu la douleur au nom d’une fausse paix ? Jusqu’à quand accepteras-tu de voter pour ton propre malheur ? Si tu veux un avenir pour tes enfants, il te faudra avoir le courage de dire NON. Non à la peur. Non à l’humiliation. Non à ceux qui t’écrasent en te disant qu’ils te protègent. Le changement ne viendra pas d’un tyran qui promet la paix – il viendra de ton courage à t’en libérer.
