Brazzaville, 26 juillet 2025 – L’île Mbamou, située dans le département de Brazzaville, fait face à une épidémie de choléra officiellement déclarée par le ministre de la Santé et de la Population, Pr Jean Rosaire Ibara. Deux cas confirmés ont été identifiés après des analyses sur trois patients souffrant de diarrhée. Le bilan est déjà dramatique : 103 cas suspects dont 12 probables, tous décédés.
“Le gouvernement déclare l’épidémie de choléra dans le district sanitaire de l’île Mbamou”, a déclaré le ministre, ajoutant que les analyses avaient été effectuées avec l’appui de l’OMS.
Une maladie évitable, des morts évitables
Le choléra est une maladie hydrique connue, évitable et traitable. Le fait qu’en 2025, cette infection puisse encore provoquer des décès en République du Congo, est le reflet accablant d’un échec structurel de l’État à assurer un minimum sanitaire à ses citoyens.
Depuis 42 ans, aucun plan cohérent d’accès à l’eau potable, à des infrastructures d’assainissement ou à une couverture sanitaire adéquate n’a été mis en place sur l’île Mbamou. Le résultat est sans appel : une population laissée pour compte, vulnérable face aux épidémies les plus basiques.
Des recommandations hors-sol
Si le gouvernement appelle à « boire de l’eau potable » ou à « bien cuire les aliments », ces recommandations paraissent absurdes dans un contexte où ces besoins fondamentaux ne sont même pas accessibles. Comment exiger de laver les mains quand il n’y a pas d’eau propre ? De consommer des repas sains, quand la précarité interdit jusqu’à la cuisson ?
Une urgence politique, pas seulement sanitaire
Il est temps de le dire : le choléra est ici le symptôme d’un abandon politique. Sans investissements sérieux et durables dans la santé publique et l’accès à l’eau, les morts de Mbamou se répéteront ailleurs. Il ne s’agit plus de publier des déclarations, mais d’agir avec rigueur, équité et humanité.