Le ministre de la Communication et des Médias du Congo-Brazzaville, Thierry Lézin Moungalla, était récemment l’invité de la chaîne Global Africa Télésud. Mais pour parler de quoi, exactement ? Certainement pas des véritables urgences qui étranglent le quotidien des Congolais. Avant même de décrypter cette entrevue, rappelons les problèmes fondamentaux du pays : pénurie chronique d’eau potable, coupures récurrentes d’électricité, routes en décomposition, hôpitaux délabrés, écoles en ruine.
Face à ces réalités, le ministre a préféré esquiver les questions essentielles, minimisant même la gravité du manque d’eau potable pour la population. Une attitude choquante et révélatrice du mépris de certains dirigeants pour les souffrances du peuple. Son intervention fut une véritable opération de communication creuse, que l’on pourrait baptiser « la Quinzaine du mensonge ».
Dans ses propos, on retrouve tous les éléments d’un discours usé, déconnecté et incapable d’assumer 40 ans de gouvernance sans résultats tangibles. Il tente de maquiller l’échec en prétendant que des ministères viennent tout juste d’être mis en place pour régler des problèmes connus depuis des décennies. À l’image de sa déclaration sur l’état désastreux des routes de Brazzaville : « Un ministère vient d’être dédié à cela depuis seulement six mois » une affirmation grotesque et insultante pour l’intelligence des Congolais.
Faut-il rappeler que ce gouvernement, auquel il appartient, est en place depuis quatre décennies ? Que font-ils depuis tout ce temps ? Était-il en France pour défendre la République ou pour exposer l’incapacité chronique de ses dirigeants ? À défaut de convaincre, il aura au moins servi de miroir aux errements d’un système épuisé.
Heureusement, le journaliste en face a su poser les bonnes questions, avec courage et pertinence. Face à cela, le ministre s’est empêtré dans ses justifications, révélant au passage l’absence de plan sérieux pour sortir le Congo du marasme. Les promesses de « réalisations imminentes » sonnent comme une énième tentative de manipulation de l’opinion. Le peuple n’est plus dupe. L’époque où l’on pouvait couvrir l’échec d’une gouvernance par des slogans est révolue.
Conclusion : 40 ans après, le constat est implacable : rien n’a changé, ou plutôt tout a empiré. Et face aux vérités, le mensonge reste le dernier refuge de ceux qui n’ont plus rien à offrir. Le ministre a menti, et il mentira encore. Non pas parce que c’est une stratégie, mais parce que c’est devenu, tristement, une fonction.