L’économie désespérée de Kagame : Quand le Rwanda commence à taxer les mariages, c’est que tout va mal.

Le Rwanda traverse une crise économique profonde, au point de taxer désormais les mariages pour combler son déficit. Cette mesure illustre le désespoir d’un régime en perte de contrôle, fragilisé par la dette, les sanctions et la chute de l’aide internationale.

By
Actualités en temps réel
Divulgation: Ce site Web peut contenir des liens d'affiliation, ce qui signifie que je peux gagner une commission si vous cliquez sur le lien et effectuez un achat. Je recommande uniquement les produits ou services que j'utilise personnellement et qui, selon moi, apporteront une valeur ajoutée à mes lecteurs. Votre soutien est apprécié !

Le gouvernement rwandais semble avoir atteint un niveau inédit de désespoir. Dans une décision qui a surpris autant les citoyens que les observateurs internationaux, l’Office rwandais des impôts (Rwanda Revenue Authority, RRA) a commencé à envoyer ses agents dans les mariages… armés de formulaires fiscaux. Décorateurs, DJ, traiteurs, danseurs, et même les mariés doivent désormais inscrire leurs noms, numéros de téléphone et numéros d’identification fiscale (TIN) sur place.

Officiellement, cette mesure viserait à « formaliser le secteur informel ». Mais en réalité, elle révèle un pays en pleine crise économique, où le gouvernement, incapable de bâtir une économie inclusive et durable, en vient à s’attaquer aux rares instants de bonheur de ses citoyens pour combler ses caisses vides.

Un symbole d’effondrement économique

Voir des formulaires fiscaux dans une salle de mariage n’a rien à voir avec l’ordre ou la modernisation : c’est un signal d’alerte. C’est le signe d’un régime acculé, à court de solutions, qui se rabat sur les moindres recoins de la vie quotidienne pour collecter des fonds.

Le gouvernement de Paul Kagame, autrefois célébré pour ses prétendus « miracles économiques » et son image high-tech, en est réduit à poursuivre les pâtissiers et les fleuristes pour une poignée de francs.

« Ils ont déjà tout taxé. Quelle est la prochaine étape ? Les certificats de naissance ? Les funérailles ? »

Le mythe économique rwandais

Derrière les conférences lustrées et les titres élogieux dans la presse occidentale, l’économie rwandaise vacille. L’engagement militaire dans l’Est du Congo, en soutien aux rebelles du M23, visait à alimenter une économie en crise à travers l’exploitation illégale de ressources minières. Mais cette stratégie se retourne aujourd’hui contre Kigali.

Chiffres clés :

  • Le ratio dette/PIB pourrait atteindre 78,2 % d’ici 2025
  • L’aide étrangère se tarit après l’imposition de sanctions
  • Le franc rwandais a perdu 100 % de sa valeur face au dollar depuis 2015
  • Le chômage des jeunes explose, tout comme l’économie informelle

En mars 2025, l’agence Moody’s a rétrogradé la note de la dette souveraine du Rwanda à « négative », citant la hausse de la dette, les conséquences du conflit congolais, et une perte de confiance des investisseurs.

Qui paie la facture ? Le peuple.

Près de 90 % des Rwandais travaillent dans le secteur informel, et seulement 9,7 % occupent un emploi formel. Les jeunes se tournent vers les livraisons, les petits marchés et les activités de survie. Aujourd’hui, même ces moyens de subsistance sont dans le collimateur du fisc — des échoppes de rue aux mariages.

L’intrusion de la RRA dans les mariages montre à quel point le régime ne distingue plus gouvernance et contrôle. Même l’amour n’est plus à l’abri.

Crystal Ventures : l’empire intouchable du FPR

Pendant que les citoyens ordinaires suffoquent sous les taxes, Crystal Ventures Ltd, le conglomérat du Front patriotique rwandais (FPR), reste protégé. Ce mastodonte économique, propriété du parti au pouvoir, domine des secteurs clés :

  • BTP
  • Télécommunications
  • Agriculture
  • Immobilier

Les PME locales, elles, peinent à survivre, écrasées par une concurrence déloyale et une pression fiscale croissante. Un rapport de 2019 révèle que 0,4 % des contribuables fournissent 91,4 % des recettes fiscales, confirmant la nature oligarchique de l’économie rwandaise.

Congo : un pari qui coûte cher

Au lieu de redresser l’économie intérieure, Kagame a misé sur la guerre. Le soutien militaire au M23, censé rapporter via l’exploitation des minerais congolais, a provoqué des sanctions et une crise diplomatique majeure :

  • L’Union européenne, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont réduit ou suspendu leur aide
  • Des commandants de l’armée rwandaise sont sanctionnés
  • Les relations avec la Belgique sont rompues
  • Les investisseurs fuient le pays

Une dépendance à l’aide masquée

Le Rwanda a reçu :

  • 1,33 milliard de dollars d’aide en 2021
  • 1,07 milliard en 2022

Mais cette baisse n’est pas synonyme d’autonomie : elle a été compensée par des emprunts commerciaux et des crédits du FMI.

Entre février et décembre 2025, le pays doit rembourser 42 millions de dollars, principalement empruntés dans le cadre du Fonds pour la résilience et la durabilité (RST) et du Fonds pour la réduction de la pauvreté et la croissance (PRGT).

La dette monte. La capacité de remboursement chute. Et avec un franc rwandais qui s’effondre, chaque dollar dû coûte encore plus cher au peuple.

Cette image montre un nouveau formulaire officiel de l’Autorité fiscale rwandaise (RRA), intitulé « Amakuru agendanye n’ ahabera ubukwe », ce qui signifie « Informations relatives au lieu du mariage ». Ce formulaire exige des prestataires de services de mariage, notamment les décorateurs, les ingénieurs du son, les fournisseurs de nourriture et de boissons, les danseurs culturels (itorero), et même les futurs mariés, qu’ils indiquent leurs noms complets, numéros de téléphone, numéro d’identification fiscale (NIF) et, le cas échéant, le nom de leur entreprise. Ce formulaire reflète la récente volonté du gouvernement rwandais de taxer les activités informelles, même lors d’événements privés comme les mariages.

Partager cet article