Les journalistes du quotidien Les Dépêches de Brazzaville, édité par L’Adiac (Agence d’information d’Afrique centrale), sont en colère et au bord de l’épuisement. Exaspérés par cinq (05) mois d’arriérés de salaire, ils ont annoncé qu’ils entameront une grève à partir du lundi 28 avril 2025. Malgré de nombreuses tentatives de dialogue avec la direction, aucune solution concrète n’a été apportée à ce jour, plongeant la rédaction dans une profonde incertitude.
Selon la législation en vigueur, un salaire doit être versé chaque mois, à intervalles réguliers, sans excéder 30 jours entre deux paiements. En pratique, un usage s’est instauré, fixant généralement le versement en début ou en fin de mois. Mais depuis décembre 2024, les journalistes des Dépêches de Brazzaville « tissent le mauvais coton », livrés à eux-mêmes et ne sachant plus à quel saint se vouer.
La situation de l’entreprise de presse est bien plus grave qu’elle n’y paraît. Derrière le retard de paiements se cache une profonde crise de gestion financière et organisationnelle. Alors que l’entreprise continue à publier quotidiennement, en assurant une présence aussi bien à Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie qu’à Kinshasa, les salariés, eux, vivent une détresse quotidienne, incapables de subvenir normalement à leurs besoins.
Depuis cinq longs mois, les journalistes n’ont plus perçu le moindre salaire. Ils espèrent encore, malgré tout, qu’une solution rapide et équitable sera trouvée pour éviter un arrêt complet de la parution. Mais pour l’heure, l’atmosphère au sein de la rédaction est suspendue à cette grève imminente, dans l’attente d’une réponse qui tarde à venir.
Fondé en août 1998, Les Dépêches de Brazzaville est devenu, depuis 2007, l’unique quotidien national du Congo. Avec une extension à Kinshasa en 2008, il figure aujourd’hui parmi les trois journaux les plus lus dans la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC). Distribué à plus de 25 000 exemplaires par jour et disponible en version numérique, le journal incarne depuis plus de vingt-cinq ans une ambition : celle d’offrir une information pluraliste, de qualité et accessible aux Congolais des deux rives et à leur diaspora.
Ce combat pour la survie économique de la rédaction est aussi, symboliquement, un combat pour la survie de la liberté d’informer.
