Le gouvernement congolais vient d’annoncer la mise en place d’un nouvel « organe de la liberté de la presse » au Congo-Brazzaville. Sur le papier, l’initiative pourrait sembler louable. Mais à y regarder de plus près, une question essentielle s’impose : quel genre de bureau a-t-on réellement installé ?
Car derrière le vernis officiel, la composition de cette instance soulève une profonde inquiétude. Les responsables placés à sa tête ne sont pas des journalistes élus par leurs pairs, mais bien des personnalités nommées directement par le gouvernement. Dès lors, comment croire qu’un tel conseil puisse défendre les intérêts de la presse indépendante ?
À l’approche des élections, cette création ressemble moins à une avancée démocratique qu’à un nouvel outil de contrôle. Plutôt qu’un espace de protection des journalistes, il s’agit davantage d’un instrument destiné à verrouiller la liberté d’expression et à imposer une voix unique, celle du pouvoir.
Un véritable organe de régulation crédible devrait être confié à des professionnels du métier, choisis par leurs pairs, et non dicté par des décisions politiques. Car la presse ne peut remplir son rôle de contre-pouvoir qu’à condition d’être libre, indépendante et critique, capable de féliciter ou de dénoncer le gouvernement sans crainte de représailles.
En réalité, ce prétendu « organe de liberté de la presse » apparaît déjà comme une mauvaise idée : non pas une protection pour les journalistes, mais une structure de répression supplémentaire. Une fois encore, le gouvernement congolais semble privilégier le contrôle à la transparence, et l’illusion démocratique à la véritable liberté.