La Journée mondiale de l’hémophilie, célébrée chaque 17 avril, est l’occasion de sensibiliser à cette maladie génétique rare qui affecte la coagulation du sang. En République du Congo, les défis liés au dépistage, au suivi et à la prise en charge des personnes atteintes restent importants. Selon le professeur Alexis Elira Dokekias, directeur général du Centre national de la drépanocytose Antoinette-Sassou-N’Guesso, 89 cas ont été recensés à ce jour sur l’ensemble du territoire. Pourtant, seule une quarantaine de patients bénéficient d’un suivi médical régulier.
Ce chiffre souligne les limites du système de santé face à une pathologie qui, bien qu’inhabituelle, nécessite des traitements constants et spécialisés. En l’absence de soins adaptés, les hémophiles sont exposés à de graves complications, notamment des hémorragies internes, articulaires ou cérébrales, pouvant entraîner des incapacités durables, voire la mort.
Le professeur Elira Dokekias déplore le manque de sensibilisation autour de la maladie, tant au sein du grand public que dans certaines structures sanitaires. Il appelle à la mise en place d’une stratégie nationale claire, fondée sur le dépistage précoce, la formation du personnel médical, l’accessibilité aux traitements et un meilleur accompagnement des familles concernées.
La célébration de cette journée mondiale est aussi un moment pour rappeler la nécessité d’un engagement fort des pouvoirs publics, des partenaires internationaux et des associations de patients. Dans un contexte où les ressources médicales sont limitées, la solidarité et la coopération sont essentielles pour garantir une vie digne aux personnes vivant avec l’hémophilie.
En renforçant la prise en charge et la visibilité de cette maladie au Congo, le pays pourrait non seulement améliorer la qualité de vie des malades, mais également progresser vers un système de santé plus inclusif et équitable.