Mbinda : un centre de santé en détresse dans l’indifférence générale.

À Mbinda, le Centre de santé intégré est en déclin total, manquant cruellement de personnel, d’électricité et de médicaments. Jadis moderne sous la Comilog, il n’est plus que l’ombre de lui-même.

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À Mbinda, dans le département du Niari, au sud du Congo, le Centre de santé intégré (CSI) de l’ancienne cité minière de la Comilog est à bout de souffle. Jadis symbole d’un système de santé moderne et performant, ce centre est aujourd’hui confronté à une déliquescence alarmante. Le constat est accablant : manque criant de personnel médical, absence de médicaments, pénurie d’équipements, coupures d’électricité à répétition… rien ne va plus dans ce qui fut autrefois un hôpital de référence.

Les témoignages des habitants de Mbinda sont empreints d’amertume. Faute de moyens pour consulter dans des conditions décentes, nombreux sont ceux qui se tournent désormais vers la médecine traditionnelle et les plantes médicinales pour se soigner. « Le centre manque de tout. Les consultations sont sommaires, il n’y a même plus les médicaments de base », déplore une habitante. Le personnel, quant à lui, est dépassé par l’ampleur des besoins et travaille dans des conditions indignes.

Dans les années 1970 et 1980, sous l’impulsion de la Comilog, Mbinda disposait d’un hôpital digne de ce nom : un bloc opératoire fonctionnel, une maternité équipée, une salle dentaire, une case de soins et des logements pour le personnel soignant. À cette époque, la ville vivait au rythme de l’exportation du manganèse, et son hôpital reflétait cette dynamique économique. Mais avec le départ de la Comilog et l’arrêt de la ligne ferroviaire minière, la ville est entrée dans une longue période de déclin.

Aujourd’hui, le CSI de Mbinda ne subsiste que comme une coquille vide, un poste de santé symbolique. Le nombre de consultations reste élevé – plus de 5 000 patients chaque année –, mais les moyens pour y faire face sont quasiment inexistants. Ce manque d’attention sanitaire est ressenti comme une véritable blessure par les habitants, qui estiment être abandonnés par les autorités.

« Comment une ville qui a tant apporté au pays peut-elle être aussi négligée ? », s’interroge un ancien employé de la Comilog. Mbinda, avec son passé glorieux lié au téléphérique de 75 km – alors le plus long du monde – et à la ligne COMILOG qui reliait le Congo au Gabon, apparaît aujourd’hui comme un exemple frappant du désengagement progressif de l’État dans les zones rurales.

La situation du CSI de Mbinda est loin d’être un cas isolé. Elle est le reflet d’un mal plus vaste qui touche de nombreuses localités de l’intérieur du pays, où les infrastructures sanitaires tombent en ruine, faute d’entretien, de financement et de volonté politique.

Face à ce drame silencieux, la population lance un appel à l’État congolais pour une réhabilitation urgente de ce centre et un soutien durable au système de santé local. Car à Mbinda, comme ailleurs, la santé ne peut plus attendre.

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