Le président Denis Sassou Nguesso a récemment inauguré la nouvelle distillerie de SARIS Congo à Nkayi, en partenariat avec le controversé Groupe Castel. Présenté comme une avancée économique, cet événement illustre en réalité les dérives d’une gouvernance aveugle aux enjeux de souveraineté et d’éthique.
Le Groupe Castel, héritier direct de l’empire colonial français, s’est imposé dans de nombreux pays africains à travers des marques comme Skol, devenue symbole d’un capitalisme post-colonial enraciné. Mais derrière cette façade industrielle, les accusations sont lourdes : exploitation des ressources locales, pratiques sociales abusives, corruption de fonctionnaires, et financement occulte de campagnes électorales en Afrique. En République démocratique du Congo comme ailleurs, Castel est accusé de soutenir des régimes autoritaires pour préserver ses intérêts économiques.
À travers ce type de partenariat, la République du Congo sacrifie une fois de plus son avenir à court terme, pactisant avec une multinationale dont les méthodes rappellent les pires pages de l’histoire coloniale. Comment s’étonner ensuite du rejet de certains pays occidentaux, qui restreignent les visas de la république du Congo du Congo, quand nos dirigeants signent des accords avec des groupes à la réputation sulfureuse ?
Des témoignages et vidéos de travailleurs du groupe dans plusieurs pays africains documentent des conditions de travail indignes. Ce n’est pas un modèle de développement que nous exportons, mais un système de domination déguisé en progrès. Il est temps de repenser notre souveraineté économique.





