Nommée en avril 2018, Ludovique Mbossa dirige la Société des Postes et de l’Épargne du Congo (SOPECO), une entreprise aujourd’hui en ruine : 56 mois d’arriérés de salaire, bâtiments délabrés, et une direction sourde aux appels au secours. Une fois de plus, les syndicats dénoncent la situation… jusqu’à ce qu’un ou deux mois de salaires leur soient versés, puis plus rien. Silence radio.
La vérité est simple : cette crise est le fruit d’un système où les nominations se font sans compétence, où les recettes de la société sont détournées, et où la corruption a tout gangrené. Il faut se demander comment des employés peuvent survivre sans salaire pendant près de cinq ans, sans qu’il y ait d’autres sources occultes.
Aujourd’hui, l’argent n’est plus là. Il est temps que les syndicats cessent de se contenter de miettes. Qu’ils se battent pour récupérer au moins la moitié de leurs droits, au lieu d’accepter chaque aumône offerte pour les faire taire. Leur passivité devient aussi une forme de complicité.
Même les sous-traitants ont dit non à la Poste (SOPECO), à l’image d’Air France ou d’Air Ethiopia. Cela révèle une nouvelle fois une odeur de corruption au sein d’une société pourtant cruciale pour la population congolaise, dans un État toujours défaillant. Sans oublier les nombreux projets lancés mais jamais achevés, faute de paiements réguliers.

