Nommer pour nommer – une mascarade administrative sans justice ni impact.

Un système gangrené par l’impunité : au Congo, les nominations se multiplient pendant que les voleurs d’État restent intouchables, protégés au sommet. La justice, elle, reste aux abonnés absents.

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Ce 22 juillet 2025 à Brazzaville, une énième cérémonie de passation de services s’est tenue en grande pompe à la Direction des Systèmes d’Information (DSI) du ministère des Finances, du Budget et du Portefeuille Public. Sous les regards impassibles des responsables hiérarchiques et des proches du ministre Christian Yoka, pas moins de 18 agents ont été officiellement installés à divers postes — chefs de service, chefs de projet, assistants. Une mise en scène administrative bien huilée, ponctuée de discours convenus et d’appels au respect de la hiérarchie.

Mais à quoi bon toutes ces nominations ? À quoi bon installer des chefs de projets aux intitulés ronflants comme Système intégré de gestion des finances publiques ou Scanner informatique, quand l’État congolais est incapable de garantir à ses citoyens les besoins les plus fondamentaux : salaires, nourriture, soins, justice ?

Chaque semaine apporte son lot d’installations, de décorations, de renouvellements de postes… pendant que le pays s’effondre sous le poids d’une pauvreté galopante et d’un État désarticulé. Tant que la justice ne fait pas son travail, tant que les voleurs de la République ne sont ni inquiétés ni jugés, ces nominations resteront creuses, sans impact réel, simples instruments de communication pour faire croire à une gouvernance qui n’existe que sur papier.

Le peuple congolais n’est pas dupe. Il ne suffit plus de changer des noms ou d’inventer des sigles technocratiques pour redorer l’image d’une administration rongée par la corruption. Ce qu’il faut, c’est de la justice, de la reddition de comptes, de la transparence. Autrement dit, tout ce que ce gouvernement refuse de mettre en œuvre.

Encore une fois, le Congo donne l’image d’un navire qui nomme des officiers pendant que la coque prend l’eau de toutes parts.

Pour que cette manière de faire ait un réel impact, Christian Yoka devrait d’abord s’assurer que la justice fonctionne pleinement, notamment en sanctionnant fermement les détournements de fonds publics. Cela suppose des arrestations immédiates de ceux qui ont pillé le Trésor national, avant même de penser à nommer de nouveaux responsables. À ces derniers, il faudrait clairement faire comprendre que toute implication dans un vol entraînera des poursuites et des sanctions exemplaires. Mais au Congo, cela relève malheureusement du rêve : comment espérer une telle rigueur quand, tout en haut de l’État, on trouve déjà les plus grands voleurs protégés par le système lui-même ?

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