Les États-Unis et l’Iran ont entamé, le samedi 12 avril à Oman, des pourparlers qualifiés de « constructifs » par les deux parties, marquant un pas en avant dans les discussions sur le programme nucléaire iranien. Malgré l’absence de relations diplomatiques depuis 45 ans, les représentants de Téhéran et de Washington se sont rapprochés d’une base de négociation, selon le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi. Un échange direct entre ce dernier et l’émissaire américain Steve Witkoff a même eu lieu brièvement, dans une ambiance jugée respectueuse et constructive. La Maison Blanche a salué ces échanges comme une avancée vers un accord « mutuellement satisfaisant », bien que les négociations se poursuivent sous la menace persistante d’une intervention militaire, brandie par Donald Trump en cas d’échec.
Le contexte géopolitique reste tendu : Israël et les États-Unis redoutent que le programme nucléaire iranien ait des visées militaires, ce que Téhéran réfute. Depuis le retrait des États-Unis de l’accord de 2015, l’Iran a fortement accru son enrichissement d’uranium, atteignant 60 %, un seuil préoccupant, proche de l’enrichissement nécessaire à la fabrication d’une arme nucléaire. Par ailleurs, les conflits en cours à Gaza et au Liban, ainsi que les tensions régionales, renforcent les inquiétudes liées à une éventuelle escalade militaire.
Si les négociations reprennent samedi prochain, les deux pays affichent leur volonté de parvenir à un compromis. Toutefois, l’objectif reste difficile à atteindre, tant les désaccords sont profonds. L’Iran, affaibli économiquement et diplomatiquement, espère obtenir un allègement des sanctions occidentales, tandis que les États-Unis insistent sur le démantèlement du programme nucléaire en l’état. Le sort de ces discussions pourrait bien redéfinir l’équilibre stratégique au Moyen-Orient dans les mois à venir.