Placée sous le thème « Une Pâques de foi, de paix, d’amour et d’espérance », la célébration de la résurrection du Christ s’est déroulée dans une atmosphère de recueillement et de partage, le 20 avril dernier, à la maison d’arrêt et de correction de Brazzaville. À l’initiative de la Fondation Sounga, un moment fort de communion a réuni les détenus, le personnel pénitentiaire et les invités, autour d’une messe d’action de grâce suivie d’une importante remise de dons.
L’office religieux, célébré par le père Amour Mouzabakani de l’église Notre-Dame de l’Assomption, a été l’occasion d’un message d’espoir et de réconfort. S’appuyant sur l’Évangile de Jean (20:1-9), le prêtre a exhorté les détenus à puiser dans la résurrection du Christ une raison de croire à leur propre renaissance. « C’est un Jésus-Christ ressuscité qui nous rend visite à travers la Fondation Sounga », a-t-il déclaré, appelant chacun à cultiver l’amour et à se détourner de la méchanceté. Il a rappelé que la prison n’était pas une condamnation définitive, mais un lieu de transformation, soulignant que « personne n’est en prison, vous êtes dans une maison de correction pour être rééduqués ».
La présidente de la Fondation Sounga, Danièle Sassou N’Guesso, très émue, a pris la parole pour réaffirmer l’engagement de son organisation auprès des plus vulnérables. Elle a exprimé sa profonde motivation à partager ce moment avec les détenus :
« Tout au long de cette semaine sainte, j’attendais avec impatience ce dimanche de Pâques. Car en Christ ressuscité, je crois à la résurrection de tout ce qui semblait mort en nous. Ce message d’espérance, je ne pouvais le garder pour moi seule ; je devais le transmettre à ceux qui en ont peut-être encore plus besoin. »
Touchée par le récit d’un ancien prisonnier rejeté par sa famille à sa sortie, elle a souligné l’importance de la dignité humaine, même derrière les barreaux. Elle a rappelé que Dieu, dans sa miséricorde, offre un pardon inconditionnel :
« Même lorsque les portes de cette prison se referment, sachez qu’Il vous a déjà pardonnés. Il est le juste juge, celui qui nous relève, même lorsque nous nous sommes condamnés nous-mêmes. »
Le don offert à cette occasion comprenait plus de 800 kits, composés de vivres (sacs de riz, bidons d’huile, cartons de spaghetti) et de non-vivres, notamment des serviettes hygiéniques. Ce geste, reçu avec gratitude par les autorités pénitentiaires et les détenus, s’inscrit dans la mission sociale et humanitaire de la Fondation Sounga.
Le directeur général de l’Administration pénitentiaire, le colonel-major Blaise Komo, a salué cette initiative :
« Vous avez choisi la maison d’arrêt de Brazzaville parmi les nombreux lieux de privation de liberté, et cela nous a profondément touchés. Nous espérons que ce ne sera pas la dernière fois. Continuez ce travail, tant que Dieu vous en donne la force. »
Il a également rappelé que le Congo compte 17 maisons d’arrêt sur l’ensemble de son territoire, et a appelé à davantage d’actions de ce type pour accompagner la réinsertion des détenus.
Cette journée pascale restera gravée dans les cœurs comme un moment de foi partagée, de solidarité et de lumière, même au sein des murs les plus clos.
