Congo-Brazzaville. Le ministre de l’Intérieur, Raymond Zéphirin Mboulou, vient de prendre une décision pour le moins troublante : les recettes issues de la délivrance des passeports ne seront plus versées au Trésor public. Officiellement, la mesure viserait à “sécuriser les recettes”. En réalité, elle soulève de sérieuses interrogations sur la transparence financière et le détournement potentiel des fonds publics.
La vraie question est simple : si l’argent des passeports ne va plus au Trésor public, alors où ira-t-il ? Qui le gérera ? Dans quelle caisse parallèle ? Encore un écran de fumée, un de plus. Dans un pays où l’impunité est devenue un système, ce genre de décision ressemble davantage à une autorisation déguisée de piller les recettes, à l’abri de tout contrôle. On le sait tous, personne n’ouvrira la bouche, et aucun contre-pouvoir ne s’élèvera pour demander des comptes.
Cet acte est une nouvelle entorse à l’éthique républicaine et à la gestion normale d’un État. Il consacre une fois de plus le mépris des institutions et des citoyens. Les Congolais paient, mais ne savent plus qui encaisse.
Pendant ce temps, nos voisins avancent, eux, dans la modernisation de leurs services publics :
Prix et délais de délivrance des passeports dans la région :
- Gabon : 78 000 FCFA | Délivrance : 24h
- Cameroun : 110 000 FCFA | Délivrance : 48h
- Côte d’Ivoire : 40 000 FCFA | Délivrance : 72h
- Bénin : 30 000 FCFA | Délivrance : 1 à 2 semaines
- Sénégal : 20 000 FCFA | Délivrance : 2 à 4 semaines
- République démocratique du Congo : 75 USD | Délivrance : 28 jours
- République du Congo : 50 000 FCFA | Délivrance : entre 1 et 3 ans (minimum)
Oui, vous avez bien lu : entre 1 et 3 ans pour obtenir un passeport au Congo, en 2025. À ce rythme, ce n’est plus un État, c’est une usine à frustration nationale. Le Gabon, sous une transition, est devenu un modèle de rapidité et d’efficacité. Pendant ce temps, Brazzaville impose à sa population l’attente, l’humiliation, et l’arbitraire administratif.
Conclusion :
Quel peuple mérite encore de subir autant d’humiliation pendant 5 ou 10 ans de plus ? Le Congo-Brazzaville, incapable de délivrer un passeport en temps normal, mais toujours prompt à détourner les fonds, incarne tout ce qu’un État ne doit pas être. L’heure n’est plus aux discours. Il est temps que les Congolais exigent des comptes, ou acceptent définitivement de vivre dans un pays où l’absurde est devenu la norme.





