À 92 ans et après 43 années passées à la tête du Cameroun, Paul Biya semble plus que jamais entretenir l’ambiguïté autour d’une potentielle nouvelle candidature à l’élection présidentielle prévue pour octobre 2025. Le 23 avril, sur son compte X (anciennement Twitter), le chef de l’État a déclaré vouloir « continuer à tout mettre en œuvre pour perpétuer une profonde mutation sociale et faire naître une véritable nation camerounaise », une formule qui, pour beaucoup, s’apparente à une allusion claire à une prolongation de son pouvoir au-delà de l’actuel mandat.
Cette déclaration vient s’ajouter à une série de messages similaires délivrés ces derniers mois, confortant l’idée d’une volonté manifeste de briguer un nouveau mandat. Lors de son adresse à la nation le 31 décembre 2024, il affirmait déjà que sa « détermination à servir restait intacte », un message perçu comme une réponse directe aux spéculations sur une éventuelle retraite. À l’occasion de la fête de la jeunesse, quelques semaines plus tard, le président réitérait son engagement auprès des jeunes Camerounais en déclarant : « Je continuerai de me tenir à vos côtés pour relever les défis auxquels vous êtes confrontés. »
Ces signaux récurrents renforcent les soupçons d’un nouveau projet de candidature, malgré son âge avancé et les appels croissants à une alternance politique. Dans un contexte marqué par une opposition affaiblie et un pouvoir fortement centralisé autour de sa personne, Paul Biya pourrait bien miser sur la continuité, au nom de la stabilité et de la cohésion nationale, pour justifier une présence prolongée au sommet de l’État.

