Philippe Mvouo interpelle les médias sur le silence autour du Fonds d’appui à la presse.

Philippe Mvouo, président du CSLC, a critiqué le silence des journalistes congolais sur le nouveau Fonds d’appui à la presse, censé remplacer la Redevance audiovisuelle. Il appelle à une meilleure implication des médias pour garantir leur propre viabilité.

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Le président du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC), Philippe Mvouo, a vivement critiqué l’attitude des journalistes congolais, qu’il accuse de ne pas relayer les informations sur le nouveau Fonds d’appui aux organes de presse, censé remplacer la Redevance audiovisuelle (RAV). Lors de la célébration différée de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 9 mai à Brazzaville, il s’est étonné de leur mutisme : « La RAV n’existe plus, elle est remplacée par ce Fonds. Pourtant, je ne vous entends pas en parler. Quels journalistes êtes-vous donc ? » Il a rappelé que la loi confère au CSLC la gestion de toute forme d’aide aux médias et annoncé la création prochaine d’une commission dédiée, incluant des représentants du gouvernement, des syndicats, de l’association Journalisme Éthique Congo (JEC), de l’Union des professionnels de la presse du Congo (UPPC), ainsi que des consommateurs. Le président du CSLC ne siègera pas dans cette instance, mais recevra les rapports pour en assurer le suivi. « Si vous remplissez les critères, vous serez éligibles. Sinon, n’espérez rien », a-t-il averti.

L’ONG JEC avait récemment exhorté le gouvernement à instaurer une véritable politique de subventions aux médias. Selon elle, la suppression de la RAV, jamais reversée en 22 ans, pourrait enfin ouvrir la voie à une aide mieux répartie, à condition que le nouveau Fonds soit transparent et équitable. Pourtant, le montant prévu dans la loi de finances 2023, à peine 150 millions de FCFA, semble dérisoire face aux recettes potentielles issues du prélèvement de la RAV via les factures d’électricité.

Dans un paysage médiatique congolais marqué par une forte concentration à Brazzaville et Pointe-Noire, et une cinquantaine de radios, quinze télévisions et une dizaine de médias en ligne, les défis restent nombreux : précarité économique, manque de moyens, absence d’indépendance éditoriale. Le contraste est frappant avec le Gabon, où un Fonds national doté de 2 milliards de FCFA soutient l’ensemble des médias, y compris audiovisuels.

Malgré ces difficultés, le Congo-Brazzaville connaît une relative stabilité en matière de liberté de la presse, avec aucun journaliste emprisonné ou assassiné. Mais son recul dans le classement 2024 de Reporters Sans Frontières, de la 69e à la 71e position, rappelle que des efforts restent à faire, notamment sur le plan économique et institutionnel.

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