Alors que la présidentielle de 2026 approche à grands pas, l’ambassadeur de la République d’Afrique du Sud au Congo, Mziwamadoda Uppington Kalako, a rencontré le 19 mai le secrétaire général du Parti congolais du travail (PCT), Pierre Moussa. Lors de cet échange, il a évoqué la possible participation d’observateurs sud-africains au scrutin. Une déclaration surprenante dans un contexte où ni le candidat du PCT, pourtant au pouvoir depuis des décennies, ni le mode de scrutin n’ont été officiellement annoncés. La classe politique congolaise reste dans un flou total, entre opacité institutionnelle et silence stratégique, tandis que le calendrier électoral demeure une simple abstraction.

L’ambassadeur a également abordé d’autres sujets, tels que la Journée internationale Nelson-Mandela et l’installation d’hommes d’affaires sud-africains au Congo. Cependant, ces échanges protocolaires masquent mal une réalité troublante : celle d’un processus électoral encore embryonnaire, sans transparence, sans débat public sur les réformes électorales, et sans garantie d’inclusivité démocratique. La participation d’observateurs étrangers pourrait n’être qu’un vernis diplomatique apposé sur une élection déjà verrouillée.
Il est pour le moins préoccupant de constater que l’Afrique du Sud, malgré son histoire démocratique, semble vouloir se lier à un processus électoral qui n’a même pas encore défini ses règles fondamentales. Quelle crédibilité peut-on accorder à une élection dont les bases mêmes – candidat, mode de scrutin, indépendance de la commission électorale – sont ignorées ou volontairement éludées ? Le peuple congolais mérite mieux qu’un simulacre d’élection maquillé par des gestes de coopération de circonstance.