Le procès de l’ex-ministre de la Justice, Constant Mutamba, poursuivi pour une tentative présumée de détournement de 19 millions de dollars, soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Le ministère public a requis dix ans de travaux forcés assortis de dix ans d’inéligibilité et d’une exclusion définitive de la fonction publique. Mais pour beaucoup d’observateurs, cette affaire ressemble davantage à un complot politique qu’à une procédure judiciaire impartiale.
Dans son réquisitoire, l’avocat général Sylvain Kalwila a accusé Mutamba d’avoir tenté de transférer l’argent du fonds FRIVAO vers une société fictive, Zion Construction. Le prévenu, lui, dénonce un montage destiné à le faire tomber, rappelant que les fonds incriminés sont toujours disponibles à la banque et que rien n’a été détourné.
Les avocats de la défense n’ont pas mâché leurs mots, qualifiant ce procès de « honte pour les étudiants en droit ». Selon eux, plusieurs témoins appelés par le ministère public ont au contraire déchargé l’accusé, confirmant l’absence de preuves tangibles. Mais malgré ces failles, l’accusation continue de plaider pour une lourde condamnation, dans un contexte où le climat politique est déjà tendu.
Tout laisse penser que Mutamba paie davantage pour son rôle d’opposant que pour un prétendu détournement jamais établi. Une justice instrumentalisée devient une arme de destruction politique — et c’est bien ce que redoutent ceux qui voient dans ce dossier une manœuvre destinée à neutraliser une voix dissidente.



