Procès Mutamba : Quand la justice congolaise cherche un bouc émissaire pour les errements de l’ère Kabila.

Le procès de Mutamba révèle une instrumentalisation de la justice congolaise, où les accusations de détournement masquent en réalité des fautes administratives héritées du régime Kabila. Une affaire symptomatique du désordre institutionnel persistant en RDC.

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Le procès du prévenu Mutamba, actuellement en cours en République démocratique du Congo, a pris une tournure controversée, révélant des dysfonctionnements profonds au sein du système judiciaire et administratif du pays. D’après plusieurs observateurs présents lors des audiences, tout porte à croire que la justice cherche à faire porter à Mutamba l’entière responsabilité du désordre hérité de l’ère Kabila, notamment dans la gestion des projets publics.

Ce qui a particulièrement frappé lors de l’audience, c’est la nature des questions posées par le tribunal. Loin de chercher à éclaircir des faits concrets de détournement de fonds publics, les juges ont semblé orienter leur interrogatoire vers des explications techniques sur le fonctionnement et la passation de projets publics. Des informations pourtant déjà disponibles dans des documents officiels.

La personne appelée à témoigner à la barre a tenté d’expliquer les procédures administratives habituelles, soulignant que les faits reprochés à Mutamba relevaient davantage de maladresses administratives des fautes reconnues comme telles que d’un détournement délibéré de fonds. Malgré cela, la cour a semblé chercher, par tous les moyens, à obtenir du prévenu des déclarations qui pourraient être interprétées à charge, quitte à forcer les échanges vers des impasses juridiques.

Un climat de suspicion s’est donc installé dans la salle d’audience, laissant penser que le procès n’avait d’autre but que de désigner un coupable dans une machine étatique en panne depuis des années. Ce que l’on découvre en filigrane de cette affaire, c’est l’ampleur du dysfonctionnement des ministères et administrations sous l’ancien régime, où les règles de bonne gouvernance n’étaient pas systématiquement respectées, ni même clarifiées.

En clair, l’accusation de détournement visant Mutamba semble fragile, pour ne pas dire infondée, au regard des éléments avancés. Il s’agirait plutôt d’une série d’erreurs administratives, partagées et tolérées dans plusieurs couches de l’administration congolaise.

Un procès qui, loin d’apporter des réponses, jette une lumière crue sur l’état du système judiciaire congolais et sur les tentatives parfois maladroites de solder les comptes d’un passé politique trouble, sans réforme réelle ni responsabilité partagée.

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