Projet NIU : Quand le Népotisme Sabote un Outil Fiscal Crucial pour le Congo.

Le projet NIU, censé moderniser la fiscalité congolaise, est aujourd’hui miné par le népotisme et une mauvaise gouvernance. Les agents dénoncent des nominations partisanes et réclament une gestion transparente et professionnelle.

By
Actualités en temps réel
Divulgation: Ce site Web peut contenir des liens d'affiliation, ce qui signifie que je peux gagner une commission si vous cliquez sur le lien et effectuez un achat. Je recommande uniquement les produits ou services que j'utilise personnellement et qui, selon moi, apporteront une valeur ajoutée à mes lecteurs. Votre soutien est apprécié !

Depuis 2022, le projet NIU (Numéro d’Identification Unique), censé moderniser et rationaliser la gestion fiscale en République du Congo, s’enlise dans des dérives de gouvernance qui soulèvent l’indignation croissante des agents impliqués. Sous la coordination de M. Aymard Andely, ce projet ambitieux, au départ appuyé par des experts allemands de la société Muhlbauer, a progressivement dérivé vers un système de gestion opaque, partisan, et inefficace.

Une trahison des objectifs initiaux

Le projet NIU devait permettre de centraliser les données fiscales, d’améliorer la traçabilité des contribuables et de lutter contre la fraude fiscale chronique qui gangrène les finances publiques. Mais à l’arrivée de M. Andely à sa tête, c’est un tout autre agenda qui semble avoir pris le dessus : celui de la récompense des loyautés personnelles plutôt que celui de l’intérêt public.

Dès sa prise de fonction, des nominations massives ont été opérées sur des critères strictement relationnels. Des personnes sans qualification technique ont été propulsées à des postes-clés, au détriment de cadres formés spécifiquement au projet, notamment par les experts allemands. L’un des cas les plus symptomatiques est celui du Commandant Alolo, promu « Chef des opérations » sans aucun acte officiel signé par une autorité compétente, mais simplement sur instruction verbale de M. Andely. Une pratique illégale et dangereuse, révélatrice du fonctionnement clanique qui règne désormais dans la gestion du projet.

Un sabotage méthodique déguisé en réforme

Le plus grave reste peut-être la manière dont la structure de pilotage du projet a été démantelée. La note initiale de nomination, qui désignait clairement les chefs de projet utilisateurs et leurs adjoints, a été tout bonnement abrogée sans consultation, ni explication. Le Chef de projet utilisateur, inspecteur des impôts compétent et expérimenté, a été démis sans ménagement. Aujourd’hui sans affectation, cet homme de métier est remplacé par des individus sans légitimité technique. C’est une mise à l’écart scandaleuse d’un personnel qualifié, doublée d’un affaiblissement volontaire des institutions fiscales congolaises.

Une exigence de transparence et de retour à la légalité

Face à ces graves irrégularités, les agents du projet NIU appellent à un sursaut républicain. Ils demandent que le projet soit réintégré dans le giron de la Direction générale des impôts, et confié à un inspecteur dûment habilité, garant de son bon fonctionnement. Cette réintégration permettrait d’assurer une gouvernance rigoureuse, transparente, et centrée sur les véritables objectifs du NIU.

Un gouvernement sourd, complice ou incompétent ?

Mais ce scandale soulève une question plus vaste : jusqu’à quand le gouvernement congolais continuera-t-il à fermer les yeux sur ces dérives structurelles ? Le cas du NIU n’est pas isolé : il reflète une culture de gouvernance où la loyauté politique prime systématiquement sur la compétence, et où les projets stratégiques sont instrumentalisés à des fins personnelles ou partisanes. Pire encore, il témoigne d’un État qui tolère – voire organise – la marginalisation des compétences nationales.

L’inaction du gouvernement face à ces alertes répétées traduit un mépris flagrant pour l’intérêt public et une irresponsabilité institutionnelle dramatique. Si le pouvoir congolais avait une réelle volonté de réformer l’administration et de relancer l’économie nationale, il commencerait par assainir la gestion de projets comme le NIU. Au lieu de cela, il laisse perdurer un système délétère, qui asphyxie l’innovation, démotive les agents intègres, et repousse toujours plus loin l’espoir d’une administration efficace et moderne.

Conclusion : un outil saboté, un avenir fiscal compromis

Le NIU aurait pu être un levier de transformation majeur pour les finances publiques congolaises. Il est devenu, sous la houlette de M. Andely, un laboratoire de clientélisme, un miroir de l’échec institutionnalisé. À quand la fin de l’impunité administrative au Congo ? À quand le retour du bon sens et de la compétence dans la gestion de nos projets nationaux ?

L’avenir du Congo ne pourra se construire sur des fondations pourries. Il est temps de restaurer l’intégrité, de valoriser les compétences, et de rompre avec la politique du mensonge et du favoritisme. Le pays le mérite. Et le peuple congolais, lui, ne peut plus attendre.

Partager cet article