Voici encore une illustration inquiétante des dérives autoritaires d’un pouvoir qui continue d’écraser toute voix dissidente. Et pendant ce temps, la communauté internationale, la France, et les grandes ONG observent dans un silence complice, comme ils l’ont déjà fait face aux tragédies à l’Est de la RDC.
Cette fois, la cible s’appelle Dr Blanc Constant Ebara Pea. Ni militaire, ni chef de parti, ni homme d’affaires influent. Juste un intellectuel, un citoyen engagé. Ce qu’il possède ? Une parole libre. Un regard critique sur la société. Une foi profonde en l’avenir d’une République plus juste.
Et pour cela, il est aujourd’hui menacé.
Menacé pour avoir accepté une invitation sur un plateau. Pour avoir osé dire ce qu’il pense. Pour avoir répondu à une question, sans filtre, sans langue de bois.
Depuis quand donner son opinion dans un média expose-t-il à la persécution ? Est-ce désormais le prix à payer pour parler publiquement ? La chasse à l’homme est-elle devenue la réponse officielle au débat d’idées ?
Ce climat d’intimidation est révélateur d’une démocratie malade. Une démocratie qui n’en porte plus que le nom, où le dialogue est toléré à condition qu’il ne dérange personne, où les invités ne sont acceptés que s’ils récitent le discours officiel du Grouvernement Congolais de Brazzaville.
Pourtant, Dr Ebara Pea n’a insulté personne. Il n’a pas appelé à la haine. Il a simplement exprimé sa vision de son pays, avec sincérité, avec lucidité. Ce droit fondamental à la liberté d’expression, inscrit dans toutes les constitutions dignes de ce nom, semble aujourd’hui piétiné.
À travers lui, c’est la parole libre que l’on tente d’assassiner.
La République ne peut se construire sur la peur, la censure ou la répression. Elle doit se nourrir du pluralisme, du débat, de la contradiction. Faire taire une voix, c’est affaiblir tout un peuple.
Il est temps de dire : assez.
Que la République soit. Pleinement. Pour tous. Pas seulement pour ceux qui flattent le pouvoir.