Alors que la République du Congo s’enfonce chaque jour davantage dans une crise sociale, économique et politique sans précédent, une scène pour le moins choquante s’est déroulée à Pointe-Noire. La première dame Antoinette Sassou Nguesso, le Premier ministre Anatole Collinet Makosso ainsi que plusieurs membres du gouvernement se sont déplacés en grande pompe pour inaugurer la nouvelle Église Saint-Christophe de Mvoumvou. Une cérémonie fastueuse qui contraste de manière saisissante avec la réalité quotidienne de la majorité des Congolais.
Dans un pays où les hôpitaux sont délabrés, où les routes sont devenues des décharges à ciel ouvert, où la corruption gangrène les institutions et où les restrictions de visa vers des pays comme les États-Unis frappent désormais les citoyens ordinaires, cette alliance ostentatoire entre le pouvoir politique et l’institution ecclésiastique sonne comme une provocation. Elle donne le sentiment d’un gouvernement davantage préoccupé par son image que par la souffrance de son peuple.
Ce rapprochement entre l’Église et l’État, sous couvert d’appel à la paix et à la non-violence en vue des élections de 2026, est perçu par beaucoup comme une manœuvre politique visant à étouffer les voix dissidentes et à anesthésier la colère populaire. Car pendant qu’on prêche la paix dans les églises flambant neuves, la misère continue de frapper durement les foyers, les jeunes sans emploi fuient le pays, et la moindre contestation est étouffée.
Critique finale :
Il est temps de dire stop. Le peuple congolais n’est pas dupe. On ne peut pas indéfiniment acheter le silence et la résignation par des bénédictions bien placées. Le lien malsain entre pouvoir politique et religieux, s’il sert aujourd’hui à museler les consciences, pourrait demain se transformer en catalyseur de révolte. Car un peuple humilié, affamé et méprisé finit toujours par se lever. Il y a des limites à l’indifférence. Il y a un moment où persister dans l’arrogance politique devient un pari dangereux. Le temps n’est plus à la manipulation des foules, mais à l’écoute, à la justice et à la remise en question. Sans cela, c’est l’effondrement qui guette.







